10 ème épisode saison 2012 : le trail du Sancy Mont Dore (18 km ; 1 090 m D+)

Les Lysois au sommet sur le trail du Sancy

A l’occasion de notre mini-périple auvergnat, Aurélien et moi même avons pris part le dimanche 8 septembre à un trail de 18 km brillamment organisé entre la cité thermale du Mont Dore et le point culminant du Massif Central, le puy de Sancy (1886 mètres d’altitude). Depuis longtemps, j’avais coché cette course comme potentiellement intéressante; cette escapade était l’occasion rêvée pour y prendre part avec mon acolyte. Bien que l’effort soit complètement différent du marathon, cette épreuve consistait une excellente préparation notamment sur le plan mental pour le marathon d’Amsterdam auquel je participerai dans moins de 40 jours. Et surtout cette épreuve était l’occasion pour nous deux de véritablement découvrir les joies des courses de montagne dans un cadre exceptionnel, celui du massif du Sancy. 

photo bro départ

Aurélien et moi au départ de ce trail (photo perso)

profil

Le profil topographique de ce trail de 18 kilomètres comportant plus de 1000 mètres de dénivelé positif (photo http://www.cplvr.com/)

L’avant course 

Arrivés sur place la veille au Mont Dore, nous avons passé une calme nuit au camping Esquiladou afin de récupérer au mieux des efforts consentis depuis le milieu de semaine (randonnée). Etant situés à proximité du départ, nous nous sommes tranquillement levés vers 7h30 pour déjeuner et nous préparer. Le départ du trail étant prévu pour 10h00, le timing était excellent.

Nous avons rallié le centre-bourg du Mont Dore un peu avant 9h30 pour prendre la température sur le village de l’épreuve. L’ambiance était déjà assez festive et la musique de Pirates des Caraibes retentissait annonçant le départ imminent du trail de 34 km. A une vingtaine de minutes du départ, nous sommes partis faire quelques étirements. J’en ai également profité pour courir un peu histoire de ne pas partir complètement à froid. Vers 9h45, le sympathique speaker à appeler les concurrents à rejoindre la ligne de départ. On s’était correctement placé dans la première partie du peloton sans toutefois être aux avants postes. La motivation était à son comble et pour notre plus grand bonheur et celui des organisateurs, les conditions météorologiques étaient exceptionnelles avec un soleil radieux sur le massif du Sancy. Puis comme pour la course précédente, le musique annonça le départ de l’épreuve, une course sublime qui à coup sur restera dans nos mémoires. 

Début de course en fanfare : l’escalade de la Croix St Robert sur un rythme élevé 

Comme je l’avais fait deux semaines plus tôt à Savenay, je souhaitais assez partir vite pour entrer de suite dans ma course. Les premiers hectomètres, dans le bourg du Mont Dore, étaient propices à une vitesse élevée. Néanmoins après moins de 500 mètres de course, l’ascension du redouté col de la Croix St Robert débuta, marquant le début des choses sérieuses. Aurélien qui avait pris ma foulée jusque là, me laissa partir de peur d’exploser dans l’ascension du Sancy.

Nous n’avons pas escaladé le col de la Croix St Robert par la route mais par des sentiers sinueux et escarpés. Dans ces premières difficultés, je m’efforçai à marcher le moins possible pour rester dans l’allure. De fait, je pris l’avantage l’avantage sur bon nombre de coureurs qui alternaient déjà marche et course. Les paysages étaient somptueux à travers la forêt ; en passant devant la grande cascade du Mont Dore, on apercevait, plus bas, la cité thermale nichée dans sa vallée. Par moment, la pente était très raide et plutôt que de courir, j’adoptais une marche rapide en m’aidant des bras pour rester efficace. Je continuais de dépasser des coureurs quand tout à coup une impressionnante féminine me dépassa. Visiblement très forte, je pris l’inspiration de cette jolie blonde à l’instar de trois ou quatre autres coureurs. Jusqu’au col de la Croix St Robert, c’est elle qui mena le groupe de quatre à cinq coureurs dans lequel je figurais. Après environ 34 minutes, le col de la Croix St Robert fut atteint.

col croix st robert

Le col de la Croix Saint Robert escaladé durant la course (photo perso)

De la Croix St Robert au  sommet du Sancy : bonne allure avant de flancher un peu avant le sommet

Après cette abrupte mise en bouche, les jambes commençaient déjà à tirer. Néanmoins, j’étais extrêmement motivé et sur ma lancée je zappa le ravitaillement pour partir à l’assaut du Puy du Sancy, le plat de résistance de ce trail auvergnat. Mon éclaireuse de circonstance n’ayant pas fait l’impasse sur le ravitaillement, je galopais désormais seul à travers les vastes et verdoyantes prairies d’altitude avoisinants le col de la Croix St Robert. Profitant des rares portions roulantes depuis le départ, j’imprimais un rythme assez soutenu qui me permis de rattraper de nouveau quelques coureurs.

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C’est moi vers le 7 ou 8 ème kilomètre en train de me ravitailler (photo cplvr.com)

Toutefois, le parcours allait très sérieusement se corser obligeant la majorité des coureurs à alterner marche et course. Différentes ascensions se présentaient aux participants tandis qu’on apercevait à peine le sommet du Sancy. Pour ma part, je maintenais une allure raisonnable et m’efforçait à « garde les roues » de mes camarades de galère. Je n’oubliais pas non plus de me ravitailler régulièrement en eau et en solide. Vers la mi-course, je pris aussi mon premier gel car j’avais encore en tête le syndrome du Menestrail de Moncontour, cette fois-ci  je voulais à tout prix éviter la fringale.

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Voici Aurélien dans la même ascension (photo cplvr.com)

Plus on se dirigeait vers le Puy de Sancy et plus le cadre était désertique ; progressivement, les verts alpages laissaient place aux sommets rocailleux . Au niveau des sensations, cela commençait vraiment à être terrible et j’avais désormais du mal à suivre l’allure de mon groupe. Comme beaucoup, j’étais quasi systématiquement contraint de marcher dans les rudes ascensions au programme. Les quelques descentes techniques étaient les bienvenues car elles permettaient de se refaire la cerise même si elles sollicitaient pareillement les cuisses. Symbole de mon petit coup de mou, quelques coureurs revenaient de l’arrière alors que le Sancy se dressait juste devant moi. C’était vraiment très impressionnant. Malgré mes qualités de grimpeurs, je redoutais grandement cette dernière portion menant au point culminant du Massif Central (1886 mètres d’altitude).

Avec les tripes et un mental d’acier, j’ai atteint le sommet du Sancy en 1h27 après avoir dépasser plusieurs coureurs dans les derniers hectomètres de cette redoutable ascension. Dès lors, je savais que le plus dur était derrière moi ! Toutefois il restait à rallier le Mont Dore par une périlleuse descente d’environ sept kilomètres.

Une descente technique bien maîtrisée …

descente sancy

Les escaliers du Sancy que nous avons emprunté dans le sens de la descente. La suite de la descente jusqu’à la station du Mont Dore fut très technique (photo bivouak.net)

Bien que déjà très présents tout au long du parcours, les spectateurs étaient encore plus nombreux au sommet. Coureurs après coureurs le flot de leurs encouragements ne se tarissait pas pour la plus grande joie des traileurs éprouvés. Après une éreintante escalade, c’est la technique et rocailleuse descente du Sancy qui se présenta. N’étant pas un grand descendeur, je redoutais un peu ces sept derniers kilomètres sur le plan chronométrique et je craignais de voir dévaler sur moi une avalanche de coureurs.

A ma grande satisfaction, j’ai admirablement bien géré cette portion descendante jusqu’à la station du Mont Dore. Alors que certains coureurs ont eu la malchance de chuter, je n’ai pas connu la moindre frayeur sur ces chemins pierreux et glissants grâce à une concentration maximale. Vigilant sur chaque appui, je suis même parvenu à dépasser deux coureurs. Une fois, la station du Mont Dore passée, il restait encore environ quatre kilomètres avant de rejoindre la ligne d’arrivée dans la cité thermale.

… avant quatre derniers kilomètres interminables

Après 1h45 d’effort, je commençais à ressentir la fatigue alors qu’il restait encore approximativement quatre kilomètres. Heureusement, je savais que le profil était descendant. Tant bien que mal j’essayais de dérouler au mieux sur cette portion. Mais j’étais beaucoup moins efficace que sur la caillouteuse descente du Sancy. Sans surprise, j’apercevais désormais quelques coureurs dans mon rétroviseur. Incapable de prendre leur inspiration, j’étais un peu en péril sur les derniers kilomètres. Pour me motiver et faire passer le temps, je chantais dans ma tête Vi To de Medina, une célèbre artiste danoise.

A environ un kilomètre de la ligne d’arrivée deux nouveaux coureurs étaient revenus sur moi. Cette fois-ci, malgré la grande fatigue, il n’était pas question de les laisser filer. Je parvins à m’accrocher à l’un d’entre eux dans les derniers mètres d’une descente extrêmement pentue qui faisait brûler les cuisses. Cela commençait à sentir bon, à quelques encablures de la ligne d’arrivée, je saluai de jeunes supporteurs massés sur le bord du chemin en tapant la main dans leurs bras joyeusement tendus. Au prix d’un dernier effort, c’est au sprint que je franchis la ligne en 2h09’33 à la 56 ème place. 8’30 plus tard, c’est Aurélien qui passa la ligne à vive allure se classant 94 ème au général.

Quelques minutes après son arrivée, ce fut l’extase pour nous deux! Le sentiment de jouissance se lisait aisément sur nos visages et l’on était enchanté de trinquer à nos belles performances sur ce sublime trail du Sancy, couronnant un sympathique périple au « pays des volcans ». Une belle aventure collective qui j’espère en appellera  d’autres dans les années à venir. 

photo arrivée bière

Aurélien et moi-même trinquant à l’arrivée de ce magnifique trail auvergnat (photo perso)

Classement 

1 MEUDEC YOAN  SEM 01:41:53 TEAM SIGVARIS TRAIL
2 LORBLANCHET THOMAS SEM 01:41:54 CLERMONT ATHLE
3 DAUMAS ROMAIN SEM 01:44:33 VICHY TRIATHLON
….
56 CHAPALAIN VALENTIN  02:09:33 NON LICENCIE (3 ème espoir / 10)
94 BREGEON AURELIEN 02:18:03 CAC (8 ème espoir / 10)

 537 coureurs classés

truffade after

Après l’effort ,le réconfort; rien de tel qu’une bonne truffade auvergnate pour se remettre d’aplomb (photo perso)

 

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