Voyage à vélo en Sardaigne et en Corse : le bilan

Sardaigne et Corse en vélo

Ajaccio n’est plus très loin, ça sent la fin de l’aventure (photo courir-lemonde.com)

Du 27 février au 27 mars, j’ai sillonné à vélo une grande partie de la Sardaigne ainsi que le Sud de la Corse. En solitaire, j’ai parcouru près de 1 100 kilomètres, alternant entre les portions littorales et les zones de montagne que comptent ces deux belles îles méditerranéennes. Mon périple cyclonomade fut jalonné de belles rencontres et de paysages souvent magnifiques voire parfois paradisiaques. A l’occasion de ce troisième voyage en solo, j’ai également poussé l’Aventure à un degré que je n’avais encore jamais atteint jusqu’alors. Ainsi, en ne réservant aucun logement et sans parcours précis, j’ai pu jouir d’une liberté totale. J’en ai récolté de joyeuses expériences, des rencontres inattendues et de drôles d’anecdotes. 

Accompagné de quelques photos et étayé de quelques données clés (kilométrage, parcours, budget, aspect logistique …) et de mes coups de cœur, voici le bilan de mon troisième périple à bicyclette. 

Au fur et à mesure de leur écriture, vous pourrez retrouver le compte rendu du périple au jour le jour en cliquant sur les liens qui suivent.

Quelques chiffres clés 

  • 25 jours de périple sur place + 4 jours pour me rendre et revenir en train et en ferry
  • 1 080 kilomètres au total : 780 en Sardaigne et 300 en Corse
  • des étapes longues de 15 à 75 kilomètres
  • environ 25 kilogrammes à transporter, répartis dans 3 sacoches et 1 sac à dos
  • 20 jours de très beau temps et des températures clémentes
  • 1218 mètres, l’altitude du col de Bavella, le toit du périple
  • 752 euros de budget tout compris
  • une ribambelle de belles rencontres et plusieurs nuits chez l’habitant
  • 14 bivouacs sauvages et peu de douche
  • des tas d’anecdotes et de nouvelles expériences
  • 2 livres pour accompagner mes soirées (Le tao du vélo de Julien Leblay et l’Alchimiste de Paulo Coelho)
  • 1 baignade
  • 0 crevaison
  • 0 chute
  • 0 vol ou agression
  • 0% de contrainte et 100% de liberté

La Sardaigne

La cala de Porticiolo dans le Parc Régional de Porto Conte, fut le théâtre de mon premier bivouac sauvage (photo courir-lemonde.com) 

J’ai beaucoup apprécié mon passage en Sardaigne d’autant plus que la météo y a été radieuse. Du soleil presque tous les jours et une température de 15 à 20°C en moyenne. Tout d’abord, j’ai aimé les paysages qui m’ont accompagnés durant 18 jours. Parsemé de somptueuses calas, de promontoires rocheux, de vastes étendues naturelles et d’abruptes falaises calcaires, le littoral est magnifique. Les montagnes sardes, très sauvages, regorgent aussi d’agréables endroits pour randonner et de typiques villages pour y faire une halte. Ensuite, en Sardaigne, j’ai fait de belles rencontres (locaux, cyclovoyageurs, touristes) qui ont bonifiées mon errance solitaire. Ainsi, j’ai trouvé les Sardes avenants, souvent prêts à rendre service et plutôt respectueux à l’égard des vélos sur la route. Finalement, la seule chose qui m’a déplu en Sardaigne c’est la médiocre gestion des déchets. Que de détritus sur le bord des routes !

Le parcours de 800 kilomètres effectué en Sardaigne entre Porto Torres (Nord-Ouest de l’île) et Santa Teresa Gallura (extrême Nord de l’île) (réalisation courir-lemonde.com sur openrunner.com) 

Mes gros coups de cœur en Sardaigne :

  • les chouettes rencontres du voyage : Giancarlo à Stintino, Leilei près de Alghero, Giorgio à Zeppara, Luigi et Marco à Girasole, Andrea et sa copine à Escolca, Pépé à Dorgali, Sebastien à Capo Comino ou encore Roland et Christa à Palau …
  • le Nord-Ouest de la Sardaigne (Stintino, le Parc Régional de Porto Conte, Capo Caccia, Alghero)
  • la superbe et colorée ville de Bosa
  • en montagne, le secteur de Gairo Sant’Elena, Ulassai et Jerzu 
  • l’atmosphère dans les villages de montagne, les paroles, les saluts et les mains tendues pour m’encourager
  • sur la côte Est, le Parc National du golfe de Orosei – Gennargentu avec ses splendides cala et ses paysages montagneux
  • l’archipel de la Maddalena et notamment l’île de Caprera très sauvage
  • les nombreux bivouacs sauvages dans des cadres magnifiques (cala, plage, sous-bois, pinède, col …)
  • me dépatouiller pour communiquer avec une pratique de l’italien plus que bancale

La Corse 

En Corse au col de Bavella (1218 mètres d’altitude), le toit de mon périple (photo courir-lemonde.com)

Après 18 jours en Sardaigne, j’ai terminé mon périple à vélo par 7 jours dans la partie méridionale de la Corse. De Bonifacio à Ajaccio, j’ai pu apprécier les richesses naturelles de l’île de Beauté en dépit d’une météo plus aléatoire et variable. J’ai eu quelques averses mais aussi du soleil et 25°C. Au niveau des paysages, j’ai préféré la côte Ouest qui s’étend du golfe de Valinco Propriano à celui d’Ajaccio à la côte orientale allant de Bonifacio à Solenzara. Par ailleurs, l’épique ascension du col de Bavella dans les montagnes fut l’un des moments forts de mon escapade corse. Si j’y ai fait nettement moins de rencontres qu’en Sardaigne, les Corses croisés en chemin furent souvent très agréables et de bons conseils. A coup sur, je retournerai en Corse pour apprécier plus longuement ces beaux paysages et aussi pour découvrir la partie centrale et le Nord de l’île de Beauté.

De Bonifacio à Ajaccio, j’ai parcouru 300 kilomètres en alternant entre la mer et la montagne (réalisation courir-lemonde.com sur openrunner.com)

Mes gros coups de cœur en Corse :

  • la rude ascension du col de Bavella et ses 1 218 mètres d’altitude, le toit de mon périple
  • le secteur de Propriano à Ajaccio : ses routes qui serpentent à flanc de montagnes le long du littoral, ses belles plages et ses magnifiques coins de nature
  • le bivouac sur la plage de Santa Giulia au Sud de Porto Vecchio
  • l’accueil à l’Office du tourisme de Propriano à la fois très professionnel et extrêmement sympathique

Budget et aspect logistique 

Dans un voyage, les rencontres comme ici celle de Giancarlo près de Stintino permettent de vivre des moments magiques (photo courir-lemonde.com)

A l’heure de faire le bilan d’un voyage, évoquer le budget est toujours intéressant. Alors combien ce périple à vélo de 29 jours m’a t-il coûté au final ?

752 euros, soit seulement une moyenne de 26 euros par jour.

  • Le poste transport. Sur ce voyage, il représente 34% du budget total avec 255 euros. Il comprend les frais de train entre Nantes et Toulon (134 euros) et de ferry (121 euros).

Train. J’ai principalement utilisé des TER (et 1 intercité) puisqu’on peut y voyager avec son vélo sans supplément (c’est 10 euros par trajet en TGV et 5 euros en intercité). De plus, l’autre avantage des TER est que le prix d’un trajet ne fluctue pas ou peu. Ainsi j’ai pu prendre mes billets retour le jour même de mon retour sur le continent. A l’aller, j’ai transité par les villes de Saint Pierre des Corps, Bourges, Lyon et Marseille tandis qu’au retour je suis passé par Marseille, Lyon, Tours et Angers. A chaque fois, j’ai effectué la traversée sur deux jours avec nuitée à Lyon. Au total, j’ai pris 10 trains différents et j’ai pu bénéficier de tarifs avantageux grâce à ma carte jeune 18-27 ans. Pensez-y, ça fait faire de belle économies très rapidement !

Ferry. Tout d’abord pour les trajets entre Toulon et Porto Torres (Sardaigne) puis Ajaccio et Toulon, j’ai navigué avec Corsica Sardinia Ferry pour 83 euros. En revanche à ce prix, je n’avais pas de chambre, uniquement un fauteuil ajustable dans une salle commune. Amplement suffisant à mes yeux sachant que même dans un lit, une nuit en mer n’est jamais très reconstituante. Ensuite pour rallier la Corse depuis la Sardaigne, j’ai fait la traversée Santa Terasa de Gallura – Bonifacio. C’est la compagnie Mobylines qui en a la gestion. Le trajet dure environ une heure et un aller simple pour une personne seule et un vélo vaut environ 27 euros. Enfin pour me rendre sur l’archipel de Maddalena, j’ai pris le bac depuis Palau. Il y a des départs plusieurs fois par heure et le trajet aller-retour m’a coûté 11 euros. 

  • le poste alimentation. C’est le second poste de dépense avec 225 euros soit 30% du budget total. Cela représente moins de 8 euros par jour. Celui-ci prend en compte uniquement les courses dans les supermarchés, supérettes et épiceries. Je me suis plutôt fait plaisir, n’hésitant pas à craquer pour du saumon, des fruits secs voire même quelques pâtes à tartiner de temps en temps. Globalement, j’ai trouvé que le coût de la vie en Sardaigne était semblable à la France.
  • le poste logement/hébergement. En troisième position arrive les dépenses liées au logement avec 125 euros soit 17% du budget total. Cela représente seulement 4,3 euros par jour. Le camping sauvage, planter la tente dans les jardins avec l’accord des propriétaires et dormir chez l’habitant m’ont aidé à maîtriser ce poste qui peut flamber très rapidement lorsque l’on dort à l’hôtel ou en chambre d’hôtes. Les 125 euros correspondent à trois nuits en bed and breakfast (Bosa, Escolca et Baunei) et à trois nuits en camping (Palau (*2) et Sollacaro entre Propriano et Ajaccio).
  • le poste sorties. Avec 108 euros, les sorties au restaurant et les consommations dans les bars et les snacks représentent tout de même 14% du budget total. Je me suis fait plaisir et surtout ces lieux me permettaient de recharger mes appareils électroniques (téléphone portable et appareil photo).
  • le poste souvenirs/cadeaux. Ce dernier poste représente 5% du budget de mon voyage avec 39 euros. Pas d’excès à ce niveau là, uniquement un cadeau pour Elisa et des cartes postales pour mes proches et pour Giancarlo et Pépé, deux belles rencontres de mon périple cyclonomade.

La répartition par postes de dépenses du budget de ce voyage en Sardaigne et en Corse (réalisation courir-lemonde.com)

17 réflexions sur « Voyage à vélo en Sardaigne et en Corse : le bilan »

    • Bonjour Patricio !

      Alors la Sardaigne est moins rude que la Corse en ce qui concerne le dénivelé. Il y a de la montagne (mais pas partout contrairement à la Corse et en Sardaigne ça monte moins haut) et d’une manière général ça monte plus en pente douce.

      C’est surtout la partie Est de l’île qui est montagneuse en fait.
      Vous avez pour projet de parcourir la Sardaigne en vélo ?

  1. Ping : La Corse à vélo : entre mer et montagne de Bonifacio à Ajaccio via le col de Bavella | Courir Le Monde – Blog Voyage et Sport

  2. Ping : MountNpass, la plateforme web communautaire dédiée à la découverte des territoires à vélo | Courir Le Monde – Blog Voyage et Sport

  3. Bonjour,
    Votre voyage nous donne envie d’initier notre itinérance vélo par la Sardaigne même si nous souhaitons partir début Mars.
    Nous voyageons avec deux enfants en bas âges (2 et 6 ans au moment du départ). Notre voyage débutant en mars, nous serions sur une période similaire à la votre. Vous notez plutôt de belles météos mais qu’entendez-vous par cela ? Nous souhaiterions profiter de la Sardaigne avec un climat permettant de pas trop se prendre la tête avec le froid (et les vêtements à y associer!). Le matin, au sortir de la tente, 7-8h, quelle était la température ? Vous évoquez aussi du vent: il est présent tout le temps ? Rouler en Sardaigne est plutôt sympa hors saison, j’imagine qu’il n’y a pas trop de fréquentation non ?
    Merci pour vos réponses.

  4. Vraiment Superbe, cela donne Grande Faim je me rend en Corse juin prochain avec voiture et Mme je vais repérer tout cela pour 2019.
    Sinon ma question c ‘est le vélo ? et le portage ? je compte investir sur un vélo autre que le mien vtt Vae (qui me sert pour des périples montagne pistes sentiers avec du portage basique decath….
    visiblement le tiens il a bien tenu la route et il ne doit pas en être a ses premières sorties
    amicalement Pascal (randarnut sur facebook ) 66000

    • Bonjour Pascal,

      Excellent choix la Corse à vélo. Les paysages sont beaux. Il ne faut pas avoir peur des côtes par contre.

      Alors en effet ce vélo rockrider a déjà plusieurs années. Il date de 2010 je crois. Mais il tient bien la route. Aucun souci avec ce vélo jusqu’à présent. Le portage, j’avais environ 25/30 kg repartis dans 3 sacoches et un sac à dos d’appoint. Tente, sac de couchage, duvet et tout le nécessaire pour passer 1 mois d’aventure 🙂

      Bons préparatifs pour la Corse,

      N’hésite pas à revenir vers moi si besoin pour des infos.

      PS je ne te trouve pas sur facebook.

      Valentin

  5. Ping : La Sardaigne à vélo - GlobalBiker

  6. Superbe ! Voila qui en donne plus qu envie ! Je voulais me rendre en Corse du sud, actuellement, mais j ai ete refroidit par la ‘lourdeur’ de voyager avec son vélo (du nord est de la france). Les TGV pas moyens, les bus, il faut demonter… J avou que ca ne m arrange pas.

    • Salut Alex,

      Alors oui pas évident d’atteindre le sud de la France en train. Néanmoins cela se fait ! Je l’ai fait à l’aller comme au retour depuis Nantes en 2017. En prenant quasi exclusivement des TER et un seul train intercité. J’ai mis 2 jours à l’aller et encore 2 jours au retour. Crois mois ça vaut vraiment le coup 😉 Certains TGV prennent les vélos pour un supplément de 10 euros par trajet. Mais franchement je te conseille les TER, c’est gratuit pour les vélos, simple d’accès et en plus les prix des billets de fluctuent pas ce qui te permet si besoin de réserver à la dernière minute.

      Ensuite pour le ferry, c’est très simple avec le vélo et pas cher du tout si tu t’y prends un peu à l’avance (1 mois est suffisant en période hors touristique). Oui, Jj’avais réservé l’aller Toulon-Porto Torres et le retour Ajaccio-Toulon en même temps.

      Si tu as d’autres questions n’hésite pas à revenir vers moi !

      Valentin

  7. Très inspirant comme compte rendu, Merci. J’ai une question concernant l’eau en Sardaigne. On m’a dit que les points d’eau étaient rares et l’eau peu contrôlée. Le confirmez vous ? Si oui comment gériez vous ce point important a prendre en compte en itinérance vélo?

    Merci d’avance !
    David

    • Bonjour David,

      Merci pour ton retour. La Sardaigne est une magnifique île à découvrir à vélo. Je recommande à 100%.
      Concernant l’eau, j’avais quelques pastilles micropures pour la purifier car effectivement l’eau n’y est à priori pas tellement potable (c’est en tout cas ce que mon dit certains Sardes). Sinon, j’achetais de l’eau en bouteille dans les supérettes. Le réseau de petits villages et villes est assez dense même si c’est une île sauvage.

      Disponible si tu as d’autres questions.
      Valentin

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