Au sommet du Pico Ruivo, point culminant de Madère : l’un des temps forts de ma traversée intégrale de cette île portugaise aux paysages époustouflants
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Située à 640 kilomètres au large des côtes marocaines, l’île portugaise de Madère m’attirait depuis longtemps. En 2015, mon frère Anthony y avait marché une douzaine de jours et plein d’enthousiasme il m’avait conté son climat mi océanique mi tropical, sa végétation luxuriante, ses côtes découpées et son relief prononcé. De quoi susciter ma curiosité !
Baignée par l’océan Atlantique, l’île de Madère fait partie de la Macaronésie au même titre que l’archipel des Açores, les Canaries et le Cap Vert. Ayant déjà sillonné une partie des Açores (un vrai coup de cœur) et l’île de Lanzarote aux Canaries, j’avais très envie de découvrir une autre contrée composant la Macaronésie. La Macaronésie est une entité géographique qui partage une histoire, des liens culturels et surtout une flore et une faune voisines.
Pour ce voyage, en solitaire, à Madère, j’avais le souhait d’un défi sportif. A vélo ? En kayak de mer ? Et pourquoi pas à pied tout simplement ?
Après la déception de mon trekking sur le chemin des crêtes du Jura suisse au printemps, la traversée à pied de Madère représentait un vrai challenge et était l’occasion de retrouver la confiance. Dès lors, j’ai décidé de relier l’aéroport de Madère, localisé à l’est de l’île, au phare de Ponta do Pargo, point le plus à l’ouest de Madère. Un parcours d’environ 100 kilomètres et au dénivelé fracassant. Du sport, de la sueur, de l’effort et du bonheur sur la majestueuse île de Madère. C’est parti pour le récit illustré de mon trekking à Madère.
Mes coups de cœur à Madère :
- La végétation exubérante et la flore de l’île
- Les paysages sauvages et l’ambiance paisible de la côte nord
- L’ascension du Pico Ruivo depuis Santana
- La variété des paysages (jungle, montagne, littoral)
- Les baignades dans l’océan
- La douceur du climat
Comment rejoindre Madère depuis Nantes ?
La compagnie Transavia assure la liaison entre Nantes et l’île de Madère deux fois par semaine. L’avion effectue une courte escale de 30 minutes à Porto pour déposer et récupérer quelques passagers. La durée totale du vol est d’environ 3h30.
Notez que l’atterrissage sur le tarmac de l’aéroport de Madère (situé face à l’océan) est parfois très sportif en raison du fort vent qui souffle sur l’île.
L’île de Madère est accessible depuis Nantes avec la compagnie Transavia
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L’itinéraire de mon trekking à Madère :
la traversée de l’île d’est en ouest en 6 étapes
L’itinéraire de ma traversée à pied de Madère. 102 kilomètres en 6 jours sur un terrain très escarpé (courir-lemonde)
En chiffres :
- 6 jours de trekking
- 102 kilomètres au total
- Des étapes de 12 à 22 km (moyenne de 16,7 km / jour)
- Un dénivelé important (altitude allant de 0 à 1 862 mètres d’altitude)
- L’ascension du Pico Ruivo : point culminant de Madère du haut de ses 1 862 mètres d’altitude
Le drapeau de l’île portugaise de Madère (courir-lemonde)
Etape 1 : de l’aéroport Cristiano Ronaldo à Porto da Cruz (20 kilomètres)
C’est de l’aéroport de Madère – Cristiano Ronaldo que mon aventure débute. En effet, mon souhait est de me déplacer uniquement à pied pour rejoindre le point le plus occidental de l’île, à savoir le phare de Ponta do Pargo.
Naturellement, la sortie de l’aéroport est délicate. Je suis contraint de longer une route fréquentée pour rallier la ville de Machico. Le long de la voie rapide, j’enjambe la glissière de sécurité pour marcher avec davantage de sérénité. Sur ma droite, l’océan Atlantique s’étend à perte de vue. Au large, j’aperçois tout de même les îles Désertas, archipel de 3 îles rocheuses et inhabitées par l’homme. Après environ 2 kilomètres, je trouve une route plus calme qui me conduit vers la belle plage de Machico.
Depuis l’aéroport de Madère, j’atteins rapidement la plage de Machico (courir-lemonde)
L’arrière pays de Machico tout en nuances de vert (courir-lemonde)
Après les premiers kilomètres, la chaleur se fait déjà sentir. Pourtant, la température n’est pas étouffante puisqu’il fait autour des 25°C. Cependant, l’effort est intense avec mon sac-à-dos de 17 kg. Ce dernier contient ma tente et le nécessaire de bivouac, un peu de nourriture et quelques vêtements. Pas de superflu.
Après Machico mon plan initial était de rejoindre la côte et le point de vue de Boca do Risco afin de rallier Porto da Cruz par le sentier littoral. Finalement, j’opte pour un itinéraire plus sécurisant et passe par le col de Portela.
Notez que la randonnée entre Boca do Risco et Porto da Cruz se fait à flanc de falaises et est réputée dangereuse.
Certes le parcours est moins risqué mais il n’est pas dénué de difficulté pour autant. La route sinue en de lacets prononcés et grimpe copieusement (8 à 12 % par moment) durant des kilomètres. L’effort est soutenu. De temps en temps, je quitte la route pour marcher au milieu de parcelles agricoles en terrasse sur les célèbres levadas de Madère. Mais qu’est ce qu’une levada ? Explications. Une levada est un canal d’irrigation historiquement utilisé pour l’agriculture. C’est à Madère qu’il y en a le plus. De nos jours, les levadas sont aussi au service du tourisme. Les randonneurs apprécient leur profil plat.
Comme mon frère me l’avait dit avant de m’envoler pour Madère, la météo est plus capricieuse côté nord de l’île. Les théories climatiques d’Anthony se confirment puisque à l’approche de Portela, le ciel se couvre de nuages. Une légère bruine rafraîchie même mon corps en fusion ce qui n’est pas pour me déplaire. Aux forceps, j’atteins le col de Portela (554 mètres d’altitude) d’où je me délecte d’un spectaculaire panorama.
Place à la descente vers Porto da Cruz. La première partie se fait sur un chemin glissant qui trace à travers la jungle. Ensuite, j’évolue sur une route goudronnée qui descend à-pic et traverse des villages où l’agriculture prédomine. J’y rencontre une petite dame avec laquelle j’échange quelques mots en anglais.
La fin de journée est difficile. J’ai les pieds en feu ! Le soulagement se lit sur mon visage quand j’atteins enfin Porto da Cruz vers 19h30. Première étape validée !
Je célèbre cette première journée à Madère par la dégustation d’un succulent poulpe grillé face à la mer avant de rejoindre ma chambre à l’hôtel Costa Linda.
Pour cette première étape, j’avais fait le choix du confort. La suite jusqu’à Ponta do Pargo se fera intégralement en bivouac sauvage.
En action en direction du col de Portela. Le profil est accidenté et l’effort intense
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Depuis le col de Portela, panorama sur Porto da Cruz en contrebas (courir-lemonde)
Etape 2 : de Porto da Cruz à Santana (12 km)
Je me réveille avec le lever du soleil que j’observe depuis la terrasse de ma chambre. Instant magique. Tête à tête avec l’astre solaire.
Sans surprise, mon corps est marqué par des courbatures. La veille, j’ai tout donné pour rejoindre Porto da Cruz.
Aujourd’hui le programme est moins copieux. J’aimerais atteindre la ville de Santana distante d’une douzaine de kilomètres.
L’étape débute par une côte très raide … Comme souvent à Madère. Malgré l’âpreté de l’effort, je me régale de la luxuriance de la végétation. Ici à Madère, les bords de route sont fleuris d’hortensias, d’agapanthes et d’autres plantes dont je ne sais pas le noms. C’est un plaisir d’évoluer dans ce décor floral et toutes ces senteurs.
Après le village de Faial, la route serpente à travers la montagne. Le paysage est féérique quand j’arrive en haut de la montée. Quelle vue époustouflante sur la côte nord-est de Madère, de Faial à la pointe rocailleuse de Saint-Laurent !
Santana est l’occasion d’un premier ravitaillement. Dans une superette, je fais le plein de provisions (bananes, sardines, thon, lentilles, amandes, dattes …). En effet, les prochaines étapes se feront dans le cœur montagneux de l’île sans véritable possibilité de ravitaillement. Je me dois d’être autonome pour survivre dans les montagnes de Madère.
La fin de journée approche. Je me mets en recherche d’un lieu où bivouaquer. A la sortie de Santana, je rencontre, par hasard, un Français qui connait parfaitement Madère. Il est en vacances pour plusieurs semaines et loge chez des amis ici. Nous échangeons un long moment et il m’explique que le bivouac ne semble pas poser problème à Madère et qu’il est accepté par les locaux. Un peu plus haut, près du stade municipal de Santana, j’installe ma tente pour la nuit.
Lever de soleil à Madère depuis Porto da Cruz (courir-lemonde)
C’est parti pour la deuxième étape en direction de Faial et de Santana. La journée débute par une longue ascension (courir-lemonde)
Panorama sur l’intérieur de Madère. Les hortensias et les agapanthes colorent le bord des routes (courir-lemonde)
Le village de Faial sur les hauteurs (courir-lemonde)
Panorama exceptionnel sur la côte nord de l’île de Madère depuis la route entre Faial et Santana (courir-lemonde)
Les maisons typiques de Madère à Santana (courir-lemonde)
Etape 3 : de Santana au Pico Ruivo (12 km)
1 300 mètres de dénivelé positif en 12 kilomètres. C’est le menu corsé de la troisième étape de ma traversée à pied de Madère.
Aujourd’hui, objectif Pico Ruivo, point culminant de Madère du haut de ses 1 862 mètres d’altitude. Il s’agit du 3 ème plus haut sommet du Portugal derrière le volcan Pico (2 351 mètres – Açores) et le Malhão da Estrela (1 993 mètres – Portugal continental).
Dès les premiers mètres, le parcours grimpe à travers la végétation luxuriante. Dans le brouillard matinal, des haies d’hortensias saluent ma progression avant de disparaître du fait de l’altitude.
Après une portion facile entre Pico das Pedras et le Parque Florestal das Queimadas, j’emprunte un sentier en friche qui coupe tout droit à travers la jungle. En plus de la pente abrupte, le sol est glissant, la végétation dense et le tracé jonché d’obstacles (souches, rochers, lianes). Je peine à me frayer un chemin et à plusieurs reprises je dois ramper pour progresser. Mais où vais-je ? Dans quoi suis-je en train de m’embarquer ? Le sentier est bien mentionné sur ma carte détaillée. J’imagine qu’il doit bien mener quelque part. Je suis partagé entre excitation et appréhension. Et si il m’arrivait quelque chose ici ? Mais, la motivation prédomine sur la peur et je prends beaucoup de plaisir sur cette sente forestière et sauvage.
Plus en altitude, le couvert végétal devient plus clairsemé et je m’extrais enfin de la jungle. Des buissons épineux prennent le relais de la végétation tropicale. Le paysage se découvre. Posé sur un rocher, je contemple le panorama tout en dégustant une barre de céréale. Ca requinque ! Je constate, avec fierté, le chemin accomplit depuis ce matin.
Chemin forestier sur les hauteurs de Santana en direction du Pico Ruivo.
La seule portion plane de l’étape (courir-lemonde)
Passage dans la jungle de Madère sur la route du Pico Ruivo (courir-lemonde)
La forêt est dense. Le chemin tortueux est jonché de rochers, de racines et de lianes (courir-lemonde)
Je retrouve la route asphaltée un peu avant Achada do Teixeira. Me voilà à plus de 1 500 mètres d’altitude. Le plus dur semble fait.
La suite de la randonnée le confirme. Depuis Achada do Teixeira, l’ascension vers le Pico Ruivo est une formalité. Le profil topographique est sans grande difficulté. En témoigne les grappes de touristes (certains en tongs …) qui s’y baladent.
Depuis le sommet du Pico Ruivo (1 862 mètres d’altitude), le panorama à 360 degrés est à couper le souffle. Presque toute l’île est visible de là haut. Quel spectacle fabuleux offert par Dame Nature ! Je profite de la fin de journée sur les hauteurs du Pico Ruivo avant de bivouaquer en contrebas sur « l’aire de bivouac officieuse » du Pico Ruivo en compagnie de 3 couples de randonneurs.
Panorama depuis le Pico Ruivo, point culminant de Madère du haut de ses 1 862 mètres d’altitude (courir-lemonde)
Vue sur le Pico do Arieiro depuis le Pico Ruivo (courir-lemonde)
Etape 4 : du Pico Ruivo à Sao Vicente (22 km)
L’étape reine de ma traversée de Madère
Aujourd’hui, place à l’étape que je considérais, déjà avant le début de l’aventure, comme l’étape reine de ma traversée à pied de Madère.
Pour quelles raisons ?
- Sa situation géographique dans le « ventre montagneux » de Madère. Un itinéraire peu fréquenté et isolé du reste de l’île.
- Son tracé périlleux caractérisé par plusieurs portions à flanc de montagne avec le vide tout proche. Faux pas interdit !
- Son dénivelé conséquent. Un enchainement de montées et de descentes.
Le Français rencontré à la sortie de Santana deux jours auparavant ne m’avait guère rassuré au sujet de cette étape. Il m’avait confirmé le caractère périlleux de la randonnée entre le Pico Ruivo et le col d’Encumeada. Il ne conseillait pas de s’y aventurer seul. Et pour couronner le tout, il m’avait conté l’histoire sordide d’un couple retrouvé mort au fond d’un ravin dans ce secteur de l’île …
Avant d’attaquer cette portion entre le Pico Ruivo et le col d’Encumeada, je me promets de ne prendre aucun risque, de peser chacun de mes pas et de faire preuve d’une concentration de tous les instants !
Retour d’expérience sur la portion Pico Ruivo – col d’Encumeada (10 km)
Le premier tiers de la randonnée est plutôt accessible. En descente ou à plat, le profil est sans difficulté majeure. La vigilance est de mise car le vide n’est jamais loin mais le sentier n’est pas trop étroit.
Sur ce tronçon, la végétation a été ravagée par un incendie en 2010. Des arbres brûlés, des bosquets cramés, des bruyères arborescentes calcinées, des branches mortes … Le cadre est surprenant mais heureusement comme le feu commence à dater la vie regagne du terrain. Je me sens bien. Je suis frais et concentré à chaque instant comme je me le suis juré.
Le milieu de l’itinéraire est selon moi la portion la plus exigeante, aussi bien physiquement que nerveusement. A présent, le Pico Ruivo est loin derrière. Le col d’Encumeada est encore à 3 longues heures de marche. Je ressens une certaine solitude. Les rencontres humaines sont rares. J’ai dû croiser un couple et un traileur en 5 heures de randonnée.
Le dénivelé est conséquent. Ca monte et ça descend sans cesse. Les portions à flanc de montagne se multiplient tandis que la fatigue commence à se faire sentir. Le sac pèse lourd sur mes épaules. Je reste concentré sur l’effort et n’oublie pas de m’alimenter régulièrement. Les paysages sont majestueux et me confortent dans mon choix.
La fin de la randonnée est majoritairement en descente. Je n’ai pas le souvenir de risque majeur. Le parcours longe un bon bout de temps une paroi rocheuse. Le retour du brouillard ajoute un côté austère au décor.
La fatigue m’envahit et la fringale est proche. Les courbatures me tiraillent mais je ne lâche pas. Le dernier kilomètre tout en descente et avec des escaliers, est interminable. Ereinté, je célèbre l’accomplissement de ce tronçon en festoyant au restaurant du col d’Encumeada.
Etape dans le cœur montagneux de l’île de Madère (courir-lemonde)
Entre le Pico Ruivo et Encumeada, la randonnée est difficile. Certains passages sont périlleux et demandent agilité et expérience (courir-lemonde)
En route vers São Vicente
Content d’avoir atteint le col d’Encumeada et repu, je poursuis ma route vers l’ouest de Madère. Initialement, j’avais prévu de continuer à marcher à travers le cœur montagneux de l’île. Mais, je décide de changer mes plans. Atlantic is calling pour reprendre la chanson du groupe Modern Talking. J’ai très envie de retrouver l’océan pour y piquer une tête. Cap sur São Vicente, localité balnéaire de la côte nord distante de 12 kilomètres.
Une longue descente me conduit à São Vicente. En perdant de l’altitude, je retrouve la végétation luxuriante des premières étapes et j’admire aussi les cultures en terrasse toutes en nuances de vert de la vallée de São Vicente.
La fin d’étape est longue. Chaque mètre est un défi. J’ai les pieds en feu et les jambes courbaturées comme jamais. Je n’ai qu’une seule envie : me baigner (et par la même occasion me doucher).
Vers 20h00, j’atteins enfin l’océan. Je pique une tête avant de camper en retrait du front de mer sur une aire de jeu.
Paysage viticole à l’approche de São Vicente (courir-lemonde)
Après une rude étape, baignade dans l’océan à São Vicente (courir-lemonde)
Etape 5 : de Sao Vicente à Porto Moniz (15 km)
La nuit a été douce à São Vicente. J’ai bien dormi. La journée commence par une nouvelle baignade dans l’océan. La température de l’eau est agréable, autour de 22°C, mais attention le courant est puissant.
Au menu du jour, une « petite » étape après deux journées très accidentées. Mon idée est de rejoindre la ville balnéaire de Porto Moniz, distante de 15 kilomètres.
Pour cette étape entre São Vicente et Porto Moniz, je n’ai pas d’autre choix que de suivre la route circulaire qui fait le tour de Madère. Ma carte et google maps me le confirme, il n’existe pas d’alternatives. Heureusement le trafic n’est pas trop important. Le seul hic, c’est le passage d’un grand nombre de tunnels (pas loin d’une dizaine au total) dont certains s’étendent sur près de 2 kilomètres …
Je profite de cette étape plus courte et moins escarpée pour me refaire une santé même si dans les tunnels j’allonge sérieusement la foulée pour passer le moins de temps possible dans ces corridors funestes. Des haltes dans le joli village de Seixal et à la plage de Ribeira da Janela animent l’étape.
En fin de journée, j’atteins Porto Moniz, d’où j’admire le magnifique coucher du soleil. En revanche, j’ai toutes les peines du monde à trouver un lieu où planter ma tente. De nuit, je finis par m’installer dans le recoin d’un parking en terre battue en plein centre de Porto Moniz. Un bivouac qui figure sans aucun doute dans le top 10 de mes bivouacs les moins glamours.
De nombreux tunnels sont au menu de cette étape entre São Vicente et Porto Moniz (courir-lemonde)
Le joli village de Seixal (courir-lemonde)
Nouvel aperçu de la côte nord de Madère (courir-lemonde)
Etape 6 : de Porto Moniz à Ponta do Pargo (21 km)
L’ouest de Madère se rapproche ! Ce matin, une vingtaine de kilomètres me sépare de Ponta do Pargo. Sous un soleil étincelant, je laisse Porto Moniz derrière moi avec l’objectif de terminer ma grande traversée de Madère ce soir.
Le début d’étape est terriblement corsé. En 3,5 kilomètres, j’avale pas moins de 400 mètres de dénivelé positif. La pente est redoutable. 8, 10, 12 et même 15% par moment ! Que c’est difficile. Heureusement la suite du parcours est un peu plus digeste. J’évolue sur des routes en lacets qui serpentent à travers les forêts d’eucalyptus. En cours de route, je croise de deux jeunes Américaines qui réalisent un périple un peu dans le même esprit que le mien mais dans l’autre sens. Nous partageons nos impressions avant que chacun trace sa route.
A 5 ou 6 kilomètres de Ponta do Pargo, je bifurque sur une sente qui descend à travers une forêt d’eucalyptus.
En l’espace de quelques kilomètres, le paysage change radicalement. De verts pâturages s’étendent à flanc de falaises. Des bovins y paissent, dans le vent. Ces paysages me rappellent beaucoup les hauteurs de l’île de Pico sur l’archipel des Açores. Un souvenir délicieux.
Encore quelques villages aux maisons colorées, de longues montées suivies de courtes descentes et voilà le phare de Ponta do Pargo en vue.
En fin de journée, je rejoins le lieu que je convoitais depuis le début de mon trekking à Madère : le phare de Ponta do Pargo, point le plus à l’ouest de l’île de Madère. Objectif atteint ! Je savoure l’instant au pied du phare. D’autres voyageurs découvrent aussi ce lieu sous le regard d’une colonie de chats qui lézardent sur un long mur en pierre. Pour moi, ce phare a une saveur toute particulière, celle de l’accomplissement de ma traversée à pied de Madère.
Je suis heureux d’avoir réalisé ce trekking à Madère. Après la déception du printemps dans le Jura suisse, j’avais besoin de retrouver de la confiance. Le profil topographique de l’île a mis mon physique et mon mental à rude épreuve. Guère affuté, mon corps a souffert mais j’ai bataillé avec mes armes pour atteindre mon objectif.
En tout cas, cette traversée de Madère était un excellent test avant de se lancer d’autres défis de trekking comme le Kungsleden en Suède ou l’Arctic Circle Trail au Groenland pour ne citer qu’eux.
Panorama sur Porto Moniz. 400 mètres de dénivelé en 3,5 kilomètres.
Quelle ascension pour débuter la journée (courir-lemonde)
Madère, l’île aux fleurs (courir-lemonde)
Changement de décor sur la côte ouest de Madère avec de verts pâturages et des élevages de bovins face à l’océan (courir-lemonde)
Cactus à proximité de la pointe de Ponta do Pargo (courir-lemonde)
Objectif atteint : la pointe de Ponta do Pargo, point de plus à l’ouest de Madère. Il m’aura fallu 6 journées pour le rejoindre depuis l’aéroport de Madère (courir-lemonde)
Fin de voyage dans le sud de Madère et à Funchal
Depuis Ponta do Pargo, j’ai rallié Funchal en deux jours en combinant marche, autostop et bus. Mon trekking était terminé mais j’ai pu découvrir avec grand plaisir le sud de Madère. Je n’ai pas regretté mon choix d’avoir orienté mon parcours vers la côte nord. Pleine de charme également, la côte sud de Madère est cependant plus urbanisée et de fait moins propice à ce type d’aventure selon moi.
Pour conclure mon voyage à Madère, j’ai passé deux jours à Funchal, la plus grande ville l’île. Entre repos, baignades et visites, j’ai apprécié mon séjour dans la capitale de Madère.
Mon spot de baignade favori à Funchal (courir-lemonde)
L’église de Monte sur les hauteurs de Funchal (courir-lemonde)
Le jardin botanique de Funchal regorge d’une large variété de plantes et de fleurs (courir-lemonde)
fJe ne pouvais pas quitter le Madère et le Portugal sans déguster un pasteis de nata (courir-lemonde)
Bonjour,
Merci pour ce récit. Comment avez-vous gérer l’eau potable?
Merci
Bonjour,
Merci pour votre message.
J’ai géré l’eau potable en me ravitaillant principalement dans des bars ou dans les cimetières.
Bon dimanche 🙂
Bonjour,
Merci pour votre récit.
Le tracé est-il balisé comme sur les GR ? Avez-vous une trace gps/gpx ?
Le faire en autonomie totale est-il possible ? (Bivouac ok partout ?)
Cdlt
Bonjour,
Avec plaisir pour le partage du récit de ma traversée de Madère. Désolé pour mon commentaire qui arrive bien après le vôtre. J’étais en voyage dans le nord de la Scandinavie (2 mois et demi d’aventure).
Je n’ai pas suivi un tracé précis type GR et j’ai plutôt suivi mon instinct et mes envies.
J’ai bivouaqué partout sauf la première nuit à Porto da Cruz. C’est tout à fait possible même si ce n’était pas de supers spots de bivouac.
Le faire en autonomie totale est tout à fait possible.
Je reste dispo !
Valentin
Bonjour,
Si vous n’avez pas utilisé de trace GPS pour vous déplacer comment avez vous trouvé les sentiers de randonnée menant à vos destinations ? Avez vous juste traversé en tout droit entre chaque étape à l’aide d’une boussole ??
Merci d’avance et bonne journée,
Bonjour Louison,
J’avais une carte de randonnée de l’île de Madère. Plutôt bien détaillée.
Et j’ai combiné chemins et routes en allant parfois au flair. Parfois on se perd un peu mais ça fait aussi parti de l’aventure.
Vous avez le projet de traverser Madère également ?
Belle journée,
Valentin
Bonjour,
Merci de votre retour,
En effet j’ai pour projet de traverser madère en mai en tant que premier trek itinérant en autonomie, mais je peine a trouver une trace GPS / GPX.
Je vais finir par faire comme vous.
En vous souhaitant une bonne journée,
Bonjour,
Je pars à madère la semaine prochaine seule et dédire traverser cette île en autonomie complète en passant par les parcours les plus magestueux et surtout assez sportifs, avec des points de bivouac sans danger !
Je n’arrive pas à trouver de .GPX
Avez-vous réussi de votre côté ?
Mille mille fois par avance pour votre réponse
Caco
Bonjour Caco,
J’ai traversé l’île via un parcours que j’ai élaboré un peu au jour le jour via ma carte de randonnée.
Je n’ai pas connaissance de traces GPX pour la traversée de Madère.
Bon voyage 🙂
Valentin
Hello ! merci pour ton témoignage 🙂
J’ai le projet de traverser Madère à pieds (j’ai une semaine en avril) mais j’hésite avec les Açores. Quelle serait ta recommandation niveau paysage, gens, bivouac…merci pour ton retour 🙂
Bonjour Noémie,
Les 2 sont absolument incroyables.
Coup de coeur quand même pour les Açores. Plus sauvage, plus varié (le fait qu’il y ait 9 îles). Des paysages splendides mais un peu moins spectaculaires qu’à Madère. Avril est peut-être un peu tôt dans l’année pour aller aux Açores par contre. Moins de garanti niveau météo qu’à Madère.
Franchement les 2 sont magnifiques.
J’ai voyagé à Sao Miguel, Pico et Faial (Açores) en 2015 et j’avais vraiment adoré 🙂
N’hésite pas à me recontacter si tu as besoin.
Valentin
Salut !
Merci pour ton témoignage super interessant,
on cherche ou dormir en tente à Sao Vicente (départ de notre trek) , est ce que tu avais trouvé facilement ?
merci d’avance pour ton retour,
Bonne journée,
Floriane
Bonjour Floriane,
A Sao Vicente, j’avais dormi un peu en retrait de la plage sur une aire de jeu. Pas un spot sauvage mais je m’y sentais plutôt en sécurité. Pas simple de trouver de beaux spots de bivouac sur Madère. Pour moi qui suis habité aux grands espaces de Scandinavie …
Mais Madère est une île avec des paysages majestueux.
Belle aventure 🙂
Valentin
bonjour, quand êtes vous partis ? selon le climat peut-on partir en bivouac mi-septembre ? merci d’avance
Bonjour,
Je suis parti fin aout – début septembre. Le bivouac est praticable toute l’année sur Madère du fait des conditions météo clémentes en toutes saisons.
Bon voyage 🙂
Valentin