Trekking avec Natsir, notre hôte pour le wwoofing, dans les montagnes du Pays Toraja sur l’île de Sulawesi (@courir-lemonde)
Du 12 décembre au 15 janvier, nous avons passé plus d’un mois sur Sulawesi, la troisième île de notre périple en Indonésie. Après Bali et Java, l’île de Sulawesi nous a offert un visage plus sauvage et rustique de l’Indonésie.
Sur cette île peuplée d’environ 18 millions d’habitants et anciennement appelée Célèbes, nous avons découvert trois régions principales. En premier lieu, nous avons parcouru la capitale de l’île, Makassar, surtout dans le but de renouveler notre visa indonésien. Puis durant une quinzaine de jours, nous avons vécu dans un petit village près de Makalé dans le Pays Toraja, région réputée pour l’étrangeté de ses rites funéraires. Au sein d’une famille indonésienne, dans le jardin tropical de l’emblématique Natsir, nous avons effectué une mission de wwoofing. Enfin, sur le paradisiaque archipel des îles Togian, nous avons joui d’un merveilleux cadre pour débuter l’année 2018.
Dans cet article, retour en texte et en images sur notre expérience et nos découvertes dans le Pays Toraja, région sauvage située en plein cœur de Sulawesi.
Nos coups de cœur dans le Pays Toraja 🙂
- les splendides et sauvages paysages du Pays Toraja
- la gentillesse de Natsir, chez qui nous avons fait du wwoofing pendant deux semaines
- le trekking du 25 décembre guidé par Natsir
- vivre le quotidien d’une famille indonésienne : une belle leçon d’humilité
Expérience de wwoofing sur Sulawesi dans le Pays Toraja
Le Pays Toraja se trouve à 300 kilomètres au Nord de Makassar
(@capture écran gmaps)
Après quatre jours à Makassar, le temps de renouveler notre visa indonésien pour un mois supplémentaire, nous avons mis le cap sur le Pays Toraja. C’est en bus de nuit que nous avons rallié cette région réputée pour ses rîtes funéraires très élaborés. Les 300 kilomètres séparant Makassar de Makalé furent parcourus en huit heures. Le prix du billet ? Assez élevé (220 000 IDR / personne soit environ 15 euros) car nous étions à moins de dix jours de Noël. Or beaucoup de personnes travaillant ou étudiant à Makassar rentraient au bercail pour y passer les fêtes de fin d’année. Notez qu’en Pays Toraja, la plupart des habitants sont Chrétiens et célèbrent grandement Noël.
Vers 6h du matin, à la suite d’une nuit en bus forcément délicate, nous rencontrâmes notre hôte Natsir à la gare routière de Makalé. Ne possédant pas de voiture, il avait loué les services de taxi de son voisin pour venir nous chercher. Ensemble, nous prîmes la direction de Rembon, le village où il habite avec toute sa famille, localisé à une dizaine de kilomètres de Makalé. C’était parti pour au moins deux semaines de wwoofing avec Natsir, perdu au milieu des rizières et de la végétation tropicale.
Si vous êtes à la recherche d’un wwoofing sur Sulawesi, n’hésitez pas à contacter Natsir.
Makalé, est avec Rantepao, la principale ville du Pays Toraja. De temps en temps, nous y allions afin de faire quelques achats pour la famille de Natsir et pour nous. Ici avec des enfants au marché de Makalé (@courir-lemonde)
Le contexte du wwoofing avec Natsir
Agriculteur de 47 ans, Natsir est originaire du pays Toraja et connaît très bien sa région et ses traditions. Il est le père de quatre enfants et il vit avec sa femme dans un hameau à flanc de colline, perdu entre les rizières et la jungle équatoriale. Quelques familles très modestes forment une communauté d’une trentaine de personnes. Quotidiennement, Natsir cultive son jardin composé de nombreux arbres exotiques. Tout est bio, sans produit chimique. Des ananas, des fruits de la passion, de la vanille, des bananes, de cabosses de cacao, des papayes ou encore du curcuma y poussent.
L’idéal de Natsir : le jardin appartient à tout le monde et doit subvenir à une partie des besoins des habitants du hameau. De son jardin, il ne vend rien hormis le délicieux chocolat qu’il produit de temps en temps.
Professeur d’anglais à temps partiel à Makalé, le courageux Natsir a également crée une école qui vise à inculquer l’anglais et tout ce qui touche à la protection de l’environnement aux jeunes enfants.
Nos missions durant ce wwoofing
Durant nos deux semaines de wwoofing, nous étions chargés de travailler dans le jardin. Entre 1 et 4 heures par jour seulement. Au menu : désherbage, nettoyage des allées, création de nouvelles allées et plantation d’ananas.
Malheureusement, du fait des vacances scolaires, il n’y avait pas école et nous n’avons pas pu donner de cours d’anglais aux enfants qui viennent étudier dans l’école de Natsir.
On a beaucoup aimé :
- la rencontre de Natsir, une personne extrêmement gentille et intelligente
- le projet de Natsir : l’agriculture biologique, la protection de l’environnement, le partage du jardin avec ses voisins, les cours d’anglais pour les enfants
- le cadre magnifique : les montagnes, la végétation luxuriante, les rizières
- la création de nouvelles terrasses pour planter des ananas
- jouer au football, au badminton et à divers jeux avec les enfants du village
- vivre le quotidien d’une famille indonésienne : une vraie leçon d’humilité
On a moins aimé :
- le peu de travail que nous donnait Natsir. Seulement 1 à 4 heures / jour. C’était sûrement pour nous inciter à donner une cotisation journalière. Chaque jour, nous donnions 100 000 / IDR (soit un peu plus de 6 euros) pour contribuer à la poursuite du joli projet de Natsir.
- l’atmosphère assez tristounette en cette période de Noël. Musulmans, Natsir et sa famille ne fêtaient pas Noël.
- le manque d’intégration dans la famille. Hormis avec Natsir, nous n’avons jamais vraiment été intégré dans la famille. Parfois, nous avions même l’impression de déranger
- le fait de ne pas avoir de moyen de transport à nous pour visiter la région. Etant donné qu’on avait peu de travail, on aurait aimé pouvoir découvrir davantage les environs. Or, c’était impossible sans véhicule motorisé. Parfois, nous empruntions quelques heures le scooter du frère de Natsir pour aller à Makalé
Notre logement, plutôt rudimentaire, dans le jardin de Natsir (@courir-lemonde)
Vue sur les rizières et les montagnes depuis le jardin (@courir-lemonde)
Cabosses pleines de fèves de cacao dans le jardin de Natsir (@courir-lemonde)
Natsir possède également quelques animaux. J’ai beaucoup apprécié nourrir ses chèvres (@courir-lemonde)
Notre mission principale durant le wwoofing : créer des allées et planter des ananas (@courir-lemonde)
La fabrication de chocolat : grande spécialité de Natsir. Nous avons aussi participé à la fabrication de son chocolat (@courir-lemonde)
Atelier chocolat chez Natsir (@courir-lemonde)
Elisa fait sa propre huile de coco (@courir-lemonde)
Faute de travail, nous avons passé pas mal de temps à jouer avec les enfants du village (@courir-lemonde)
Un repas type : riz, tofu, omelette, et bambou. Nous avions un petit-déjeuner et deux autres repas par jour (@courir-lemonde)
Randonnées et visites culturelles en Pays Toraja
Trekking en plein Nature et par 25°C le jour de Noël
Le 25 décembre, nous avons fait un très beau trekking avec Natsir. Un Noël définitivement pas comme les autres en plein cœur du Pays Toraja.
Retour en images sur cette magnifique journée au milieu des rizières et de la jungle en osmose avec la Nature.
Paysages de jungle et de rizières dans le Pays Toraja (@courir-lemonde)
Maison typique du Pays Toraja : le tongkonan (@courir-lemonde)
Humides et verdoyantes rizières sur Sulawesi (@courir-lemonde)
La découverte de plantes sensitives (@courir-lemonde)
Guidé par Natsir, nous avons fait un beau trekking à travers les rizières et la dense jungle du Pays Toraja (@courir-lemonde)
Magnifique trekking en amoureux pour le jour de Noel (@courir-lemonde)
La découverte de sites emblématiques de la culture du Pays Toraja
Quelques jours plus tard, nous avons fait la rencontre de deux Françaises (Josiane et Nathalie) qui découvraient aussi le Pays Toraja. Elles logeaient dans une jolie hutte que Natsir loue via airbnb. Ensemble, nous avons découvert une partie de la région en voiture. Guidé par Natsir, nous avons visité deux célèbres sites du Pays Toraja : Ket’e Kesu et Lemo.
Natsir nous en a beaucoup appris sur les rites funéraires du Pays Toraja, les sacrifices de buffles, et les couteuses, longues et festives funérailles organisées pour les défunts.
Le village de Ket’e Kesu près de Rantepao. On y découvre des maisons traditionnelles du Pays Toraja, les fameux Tongkonan.
Sur un escarpement rocheux, on distingue de vieilles tombes suspendues près desquelles on voit des ossements et crânes (@courir-lemonde)
Tombeau d’une personne probablement très aisée et célèbre. Une statue représente le défunt (@courir-lemonde.com)
A Lemo, tombes creusées dans la roche accompagnées de statuettes qui représentent les morts (@courir-lemonde)
Pour retrouver nos autres carnets de voyage à Sulawesi :
- Makassar et renouvellement de visa indonésien
- Au paradis sur l’archipel des îles Togian (à venir)