Podium sur le trail court du Cap Sizun – la Pointe du Raz (14 km)
Une 3 ème place au classement général qui me ravit amplement (photo perso)
Quatre mois après ma dernière course, je reprenais la compétition à l’occasion du trail du Cap Sizun – la Pointe du Raz (14 km). Se déroulant sur la terre d’origine de mes parents, j’avais à cœur de bien faire sur cette épreuve surtout à la sortie d’un hiver studieux en termes de pratique sportive. Extrêmement motivé, j’aspirai clairement à un top 10. J’y ai participé en compagnie de mon cousin Victor qui avait fait le déplacement depuis Brest. Quant à moi, c’est en famille que j’ai passé un excellent week-end à la fois touristique et sportif » au bout du monde « .
Avant-course
Logé sur Plogoff dans le gîte d’une amie de ma mère, c’est accompagné de mon père que j’ai effectué le court trajet pour me rendre dans le bourg de Cleden, où était situé le départ de l’épreuve. Un peu avant 9h00, après avoir récupéré mon dossard dans la salle polyvalente de la commune, je suis partis m’échauffer tranquillement. Quelques foulées pour me mettre en jambes. Puis vers 9h15, j’ai retrouvé Victor et c’est ensemble que nous avons poursuivis notre mise en route. En ce dimanche, les sensations étaient plutôt convenables sans être non plus exceptionnelles. Quant à ma motivation, elle était au rendez-vous et j’avais vraiment hâte d’en découdre pour me mesurer à mes adversaires du jour.
Après une photo souvenir entre cousins, nous avons conjointement pris la direction de la ligne de départ car 9h30 approchait à grand pas. Les conditions météorologiques étaient parfaites pour pratiquer la course à pied : soleil, une température de l’ordre de 5°C et un vent relativement faible comparé à la veille. Cependant, du fait des fortes précipitations tombées dans la semaine, le terrain déjà très sélectif promettait d’être également très boueux et glissant ce qui n’était pas pour me déplaire.
Avec mon cousin Victor juste avant le départ de la course (photo Nathalie)
Un départ très rapide pour accrocher le bon wagon
Peu après 9h30, le départ de la course fut donné depuis les abords du stade de Kerazan à un peloton fort de 344 unités. Placé en première ligne aux côtés de Victor, j’ai pris un départ extrêmement rapide. Je crois même que c’est la première fois que je partais aussi vite. Résultat : après environ 500 mètres de course, l’on avait tous les deux accrocher le bon wagon : Victor se positionnait aux alentours de la 5 ème place tandis que j’étais aux portes du top 10.
La tête de la course dans la descente (photo rederien-cap-sizun.com)
Si les premiers hectomètres étaient très descendants, le parcours ne tarda pas à se corser et l’on entra rapidement dans le vif du sujet. Technique et boisé, celui-ci traversait sur quelques kilomètres la vallée séparant Cleden et Plogoff pour rallier le bourg de cette localité connue pour avoir été le théâtre de la lutte anti-nucléaire dans les années 1970. Sur des petits chemins, il fallait faire preuve d’habileté pour se faufiler entre les souches et les branches d’arbres, escalader d’abruptes talus et veiller à ne pas glisser sur le sol extrêmement humide et boueux. A ce petit jeu là, je me suis plutôt bien dépatouillé puisque sur cette portion, je n’ai pas cessé de dépasser des coureurs mettant notamment à profit mes qualités de grimpeurs dans les raidillons et côtes à grimper. Qu’en à Victor, en sur-régime, il paya malheureusement son départ un peu trop rapide et ralentit l’allure pour tenter de se refaire la cerise.
En début de course dans l’une des nombreuses côtes du parcours (photo rederien-cap-sizun.com)
En entrant dans le bourg de Plogoff, le profil s’aplanit, le moment idéal pour récupérer des efforts consentis depuis le départ. A ce stade de la course la situation était déjà clarifiée car l’exigence des premiers kilomètres avait effectué un bel écrémage au sein du peloton. Deux coureurs avaient pris la poudre d’escampette suivi par un groupe de poursuivants de cinq ou six coureurs auquel j’appartenais. Après une vingtaine de minutes d’effort, tous les voyants étaient au vert pour moi. Heureux, j’étais en route pour me classer dans le top 10, d’autant plus que les sensations étaient excellentes et ma motivation intacte.
Dans le bon tempo du bourg de Plogoff au littoral
Entre le bourg de Plogoff et la côte sud du Cap Sizun, le parcours fut nettement moins complexe en termes en difficultés. Il proposait des portions assez roulantes sur des chemins herbeux ou en terre à travers champs. Sans me mettre dans le rouge, je déroulais à bonne allure. Par moment, je prenais même la tête du groupe de poursuivants ce qui faisait de moi le virtuel troisième de l’épreuve. Les écarts commençaient vraiment à se faire car en me retournant je n’apercevais plus grand monde. Sauf catastrophe, le top 10 était acquis. De fait, plus les kilomètres passaient et plus je me disais que le top 5 voire le podium était jouable.
Magnifique sentier côtier entre Pors Loubous et la plage du Loc’h
Après une petite demi-heure de course, l’on atteignit la côte. De magnifiques paysages se dévoilèrent aux yeux des traileurs. Falaises abruptes, petites criques et coquets ports de pêche. C’était un vrai plaisir de courir dans ce majestueux cadre naturel. Cependant, aujourd’hui, j’avais d’autres préoccupations que de contempler le paysage et je devais être très concentré pour rester au contact de mes adversaires qui ne relâchaient pas leur effort. De plus, sur ce chemin littoral tortueux et jonché de pièges, il fallait faire preuve de vigilance et d’agilité car une chute est vite arrivée.
Vers la mi-course, un ravitaillement était proposé aux coureurs. Ayant pris deux gels avec moi, je le sautai et dégainai dans la foulée mon premier gel énergétique. En termes de sensations, j’étais toujours dans le coup et surtout la perspective d’une très bonne place au classement général me transcendait et m’incitait à poursuivre mon effort. Quelques hectomètres après Pors Loubous, l’on reprit vers les terres pour rejoindre la chapelle Notre Dame de Bon Voyage située sur les hauteurs. Désormais, je courais en compagnie de deux autres coureurs et de nouvelles côtes sélectives se profilèrent. L’un de mes adversaires du jour explosa dans l’ascension la plus raide et c’est donc en quatrième position que j’atteignis la fameuse chapelle.
Peu après, du côté de la Pointe du Mouton, j’eus un petit coup de moins bien et à la faveur d’une descente, l’autre coureur prit une trentaine de mètres d’avance sur moi. Heureusement cette baisse de régime fut de courte durée. Dans la anse du Loc’h, les encouragements chaleureux et transcendants d’Elisa, de Victoria, d’Anthony, d’Aude, de mes parents et de Nathalie me firent le plus grand bien avant d’attaquer la dernière partie de la course. Dès lors, je repris du poil de la bête et j’étais bien décidé à tout donner pour monter sur la troisième marche du podium.
A la conquête du podium boosté par mes supportrices Elisa et Victoria (photo rederien-cap-sizun.com)
Objectif podium …
A moins de quatre kilomètres de l’arrivée, mon objectif était très clair : aller chercher mon premier podium scratch. A la sortie du Loc’h, une belle et longue grimpette se profila et me permis de combler l’écart que mon concurrent avait préalablement creusé.
Puis, comme durant les premiers kilomètres de course, l’on plongea dans une zone très boisée, boueuse et sinueuse. Le parcours s’apparentait alors à des montagnes russes où le mano à mano avec mon adversaire, Mikael Derrien avait bien lieu. En fait, dans les portions descendantes et roulantes ce dernier avait tendance à prendre quelques mètres d’avance tandis que dans les ascensions, je revenais systématiquement sur ses talons. L’heure de course était atteinte et physiquement, je commençais à accuser un peu le coup mais mentalement j’étais bien. Cependant, à moins d’un kilomètre de l’arrivée, mon concurrent creusa un nouvel écart sur une portion plane mais terriblement boueuse. J’avais mal aux jambes et je craignais de voir s’envoler le podium.
… validé grâce à une tonique accélération dans l’ultime ascension de la course
A moins d’un kilomètre de l’arrivée, une terrible ascension se dressa. Rapidement, je compris qu’il s’agissait de la côte que l’on avait descendue en début d’épreuve et que l’arrivée était toute proche. Longue et pentue, il s’agissait d’un terrain idéal pour porter une attaque surtout pour moi qui ait de bonnes dispositions dans les côtes. Sur le début de l’ascension, je me contentais de stabiliser l’écart. Malgré tout, je sentais l’inquiétude sur le visage de mon adversaire qui ne cessait pas de se retourner.
Progressivement, je haussai le rythme pour tenter de revenir à la hauteur de mon concurrent. Assez rapidement, je le repris et sur ma lancée je le déposai immédiatement pour lui donner aucune chance de me reprendre. Euphorique, je poursuivais mon effort » à fond les ballons » en jetant mes dernières forces dans la bataille et à 200 mètres de l’arrivée, je déboulais à bloc sur la pelouse du stade de Kerazan pour conserver mon avantage.
A 200 mètres de la ligne, je donne tout pour conforter l’écart creusé dans la dernière côte (photo rederien-cap-sizun.com)
Dans les derniers mètres, je pu savourer mon avance tout en gérant l’écart et c’est heureux que je franchissais la ligne sous les applaudissements et les cris du public et de mon enthousiaste fan-club. Au final, je me classe donc à la troisième place et monte pour la première fois sur un podium au scratch. Je franchis la ligne en 1h06’02 échouant à seulement 14 secondes de la seconde place. Qu’en à Victor, il termine à une très honorable 40 ème place dans un chrono de 1h17’49.
… avant de gérer l’écart dans les derniers mètres (photo perso)
Au tour de Victor d’en finir avec ce difficile et exigeant trail du Cap Sizun – la Pointe du Raz (photo perso)
Je tire un bilan extrêmement positif de ce trail du Cap Sizun – la Pointe du Raz. D’une part le parcours m’a beaucoup plu de part son caractère sélectif et d’autre part car j’ai pris beaucoup de plaisir à courir sur la terre natale de mes parents.
Indéniablement, ma troisième place confirme mes progrès depuis plusieurs mois. Ainsi, ce podium vient récompenser des entraînements plus qualitatifs et quantitatifs qu’auparavant et depuis fin 2014, j’ai retrouvé un mental de compétiteur et une véritable grinta.
Pour les semaines à venir, après avoir descendu mon chrono sur semi-marathon (1h21’57, novembre 2015), j’espère améliorer mes records sur 10 kilomètres et sur marathon respectivement à l’occasion de la Postlaf Luxembourg (13/03) et lors du marathon de Copenhague (22/05). Affaire à suivre !
Photo de famille quelques minutes après mon arrivée (photo perso)
Classement
1 ANDRE Guenael JU 1h04’31
2 LE VELLY Fabrice V1 1h05’48
3 CHAPALAIN Valentin SE 1h06’02
4 DERRIEN Mickael SE 1h06’16
5 KERVEVAN Benjamin ES 1h06’47
…
40 PLOUHINEC Victor ES 1h17’49
344 coureurs partants / 295 classés
Le podium du trail court (photo rederien-cap-sizun.com)
Bravo Valentin pour cet article, dis donc tu as tous les talents, sportif émérite, écrivain,…. ah non pas champion du rangement paraît-il !! lol je te souhaite une belle réussite pour dimanche 13/03, ce chiffre te portera bonheur j’en suis certaine. bisous
Tu es un vrai champion ! Vraiment BRAVO ! La 2ème place n’était pas loin de surcroît.
Et quelle lucidité jusqu’au bout, avec ce récit très détaillé de ta course !