Nouveau chrono de référence sur marathon à Copenhague : 3’13’39
Très heureux de mon nouveau record sur la distance mythique 3h13’39 (photo perso)
Placé à la fin du mois de mai, le Telenor Copenhagen marathon était mon principal objectif de la première partie de saison. En forme comme en témoigne mes récentes performances sur 10 kilomètres et sur trails courts, j’aspirais légitimement à améliorer mon chrono de référence (3h23’52) sur la distance mythique à l’occasion de cette épreuve scandinave. Ainsi, pour mon quatrième marathon, je souhaitais descendre sous les 3h15 voire, si possible, titiller les 3h00. Enjoué à l’idée de prendre part à un nouveau défi sportif au Danemark (après la Broløbet en 2010 et le Danmark Rundt en 2012), je m’étais correctement préparé afin d’être en forme le jour J dans ma capitale de cœur.
Avant course
En compagnie de ma mère, je suis arrivé mercredi soir à Copenhague pour profiter pleinement de ce nouveau séjour au Danemark. C’était mon cinquième passage dans la capitale danoise. Entre balades à pied et escapades à vélo, nous avons arpenté la belle Copenhague et découvert de charmants endroits que je ne connaissais pas malgré mes excursions passées. Vous pouvez retrouver le récit de notre séjour en cliquant sur ces deux liens : en quête de « hygge » à Copenhague (partie 1) et en quête de « hygge » à Copenhague (partie 2).
Dimanche 22 mai c’était le jour J. Le jour du marathon de Copenhague que je rêvais de courir depuis quelques années. Ma journée marathon débuta vers 6h45 soit environ trois heures avant le départ de l’épreuve. Motivé, je pris un petit-déjeuner classique avant de me rafraîchir sous la douche. Une fois ma tenue de marathonien enfilée, nous prîmes la direction de l’arrêt de métro Fasanvej Station afin de rallier le départ du marathon situé sur l’île d’Amager.
En ce jour de marathon, le métro copenhaguois était littéralement bondé de coureurs et de coureuses. L’atmosphère était très détendue ! Quelques arrêts de métro plus tard, l’on arriva à proximité du site de départ. Ce dernier, localisé sur les quais d’Island Brygge, était très agréable et magnifié par la météo du jour particulièrement radieuse.
Devant notre pied-à-terre situé à Frederiksberg (photo perso)
En ce 22 mai 2016, il s’agissait de la 37 ème édition du marathon de Copenhague. Deuxième marathon scandinave en termes d’importance, il rassemble chaque année entre 10 000 et 12 000 participants. Le parcours constitué de deux boucles légèrement différentes donne un bel aperçu de la capitale danoise et permet de découvrir plusieurs quartiers de la capitale danoise (Indre By, Østerbro, Nørrebro et Vesterbo notamment). Au départ, pas moins de 80 nationalités étaient représentées selon les organisateurs. Naturellement, les Danois étaient présents en nombre tout comme les athlètes des autres pays scandinaves mais l’on retrouvait aussi des Chinois, des Philippins, des Colombiens ou encore des athlètes de Sao Tomé et Principe. Comme je l’ai dit précédemment, le soleil rayonnait sur Copenhague en ce dimanche matin. Sur les coups de 9h00, la température était déjà très proche des 20°C ce qui annonçait une course très éprouvante.
En compagnie de ma maman à quelques minutes du départ du marathon de Copenhague (photo perso)
Une bonne demi-heure avant le départ, ma mère me souhaita une excellente course et je pris la direction de la zone de départ. Un peu nerveux, j’effectuai un petit échauffement fréquemment entrecoupé de pauses pipi. Je dois reconnaître que j’appréhendais un peu le marathon car la fin de ma préparation n’avait pas été idéale. Certes, je me savais en forme mais je redoutais un peu la fin de course car je manquais de sorties de plus de 2h00. Mes premières foulées du jour eurent le mérite de me rassurer.
A dix minutes du départ, l’une des mes chansons préférées retentit : Midnight city du groupe M83. Cependant, j’ai, une nouvelle fois, été un peu déçu de l’ambiance d’avant-course. Peu de chansons entraînantes et une ambiance conviviale mais pas non plus exceptionnelle. Néanmoins, cela n’altéra pas ma motivation et mon envie d’en découdre sur le pavé copenhaguois pour conclure ce marathon en moins de 3h15.
Le départ était imminent et je me trouvais aux côtés des meneurs d’allure 3h10, probablement autour de la 1 000 ème place. D’ailleurs, tout au long de la course, j’ai tablé mon rythme sur un chrono final de 3h10, autrement dit sur une allure de 4’30 au kilomètre soit 13,3 km/h de moyenne.
Un départ relativement prudent sur des bases de 3h10
A 9h30, le départ du Telenor Copenhagen marathon fut donné depuis les quais d’Island Brygge. En dépit de quelques secondes perdues dans les premiers mètres, je pris un départ conforme à ce que j’avais prévu et rapidement je pu enclencher mon allure de croisière de 4’30 au kilomètre.
Pour rallier Indre-By, le quartier du centre-ville de Copenhague, l’on emprunta le pont de Langebro où était massé une foule assez impressionnante. J’aperçu ma mère parmi ces enthousiastes supporteurs. Sur les premiers hectomètres, les sensations étaient bonnes et je passai le 1 er kilomètre en 4’38 avant d’atteindre le 2 ème kilomètre après 9’10 d’effort. J’étais bien parti dans ma quête des 3h10. A proximité de Rådhuspladsen, la place de l’hôtel de ville, l’ambiance était festive et motivante. Musiques et encouragements résonnaient harmonieusement dans les oreilles des athlètes.
Après 2 kilomètres de course, les coureurs du marathon devant la place de l’hôtel de ville de Copenhague : Rådhuspladsen (photo perso)
Via de rectilignes boulevards, l’on fila vers le Nord de Copenhague en direction du quartier d’Østerbro. Au passage, les coureurs purent notamment apercevoir le château de Rosenborg, logé dans Kongens have, autrement dit les jardins du roi. A ce stade de la course, le peloton est encore très compacte J’aperçu, entre autre, des coureurs venus des Iles Féroé, de Suède ou encore de Grèce.
Le 5 ème kilomètre sur la Kristiansgade fut atteint après 22’38 soit 13,2 km/h de moyenne. A l’exception des premiers mètres de course sur lesquels j’avais perdu quelques secondes, je faisais preuve d’une extrême régularité en ce début de marathon. Pour preuve, en plus du chronomètre, les meneurs d’allure 3h10 gambadaient juste quelques mètres devant moi. Parfait ! En dépit de ma constance, je n’étais pas complètement serein car je ne me sentais pas dans un grand jour. De plus, la chaleur se faisait déjà bien sentir et je craignais d’en souffrir sur la fin de course.
Du 5 ème kilomètre au 10 ème kilomètre, l’on arpenta le quartier d’Østerbro. Toujours régulier, je commençais même à dépasser quelques coureurs partis un peu vite. Vers le 8 ème kilomètre, je dégainai le premier des sept gels énergétiques qui se trouvaient sur ma ceinture porte gels. Dans le paisible et résidentiel quartier d’Østerbro, l’ambiance était joviale notamment aux abords du stade Telia Parken où un speaker, des danseuses et un public chaleureux encourageaient les coureurs. Après un crochet verdoyant dans Fælledparken, le plus grand parc urbain de Copenhague, j’atteignis le 10 ème kilomètre après 44’58 soit 13,3 km/h de moyenne. Ainsi, j’avais parcouru les cinq derniers kilomètres en 22’20, mon plus rapide tronçon de cinq kilomètres sur ce marathon.
Des sensations convenables et une allure très régulière pour atteindre la mi-course après 1h35’11, dans les temps pour finir en 3h10
Après Østerbro, le parcours chemina, en longeant le lac du Sortedams Sø, vers celui de Nørrebro. Tandis que les kilomètres défilaient, les sensations restaient satisfaisantes. Sur le pont Dronning Louises Bro, où une masse de supporteurs enjoués étaient agglutinés, je passai le 13 ème kilomètre en 58’30, toujours dans le bon tempo. Ensuite, le parcours nous ramena dans le centre-ville via le secteur de Nørreport. L’on emprunta les ruelles tortueuses et pavées du quartier latin pour se retrouver, bercé par les clameurs, au bord du canal de Slotsholmen en plein cœur de Copenhague. Transcendé par les encouragements d’un spectateur français » aller Valentin « , j’atteignis le 15 ème kilomètre après 1h07’33 d’effort soit 13,3 km/h. J’avais effectué le tronçon du 10 ème au 15 ème kilomètre en 22’36 et je me trouvais en 895 ème position.
Chaude ambiance sur Nørrebrogade dans le quartier de Nørrebro (photo Matthew James)
Peu avant le 17 ème kilomètre, le parcours nous guida dans la cour du château de Christiansborg qui abrite le parlement danois avant de nous faire visiter un autre quartier de la ville : Vesterbro. A l’approche de la mi-course, la chaleur commençait vraiment à se faire sentir et autour de moi je voyais des coureurs en pâtir. Heureusement, le profil du parcours était très plat. Pour ma part, j’étais encore dans le coup et je me sentais même presque mieux que sur les premiers kilomètres de course.
La boucle de 6 kilomètres dans Vesterbro fut plutôt agréable. Autour du Sønder Boulevard, l’ambiance, aux allures de Kermesse, était joviale associée à l’entraînante chanson « Can’t stop the feeling » de Justin Timberlake. Ainsi, j’atteignis le 20 ème kilomètre en 1h30’12 puis le semi-marathon après 1h35’11 d’effort, pile poil dans les temps pour aller chercher un chrono de 3h10. Toujours très régulier, j’avais effectué les cinq derniers kilomètres en 22’40 soit 13,2 km/h de moyenne. A 21,195 kilomètres de l’arrivée, j’avais bon espoir de terminer dans un chrono inférieur à 3h10. Cependant, avec la chaleur de plus en plus étouffante et des jambes un peu lourdes, je restais prudent.
Dans les temps jusqu’au 30 ème kilomètre …
C’est moi, souriant, vers le 23 ème kilomètre non loin du shopping mall Fisketorvet dans le quartier de Vesterbro (photo perso)
Vers le 23 ème kilomètre, j’aperçu ma Maman qui était postée depuis plusieurs minutes devant le shopping mall Fisketorvet. Elle m’encouragea à la danoise avec un » Kom så Valentin « . Toujours parfaitement roulant, le parcours aiguilla les coureurs vers le centre-ville de Copenhague en vue d’attaquer la seconde boucle, légèrement différente de la première. Vigilant, je prenais bien le soin de m’alimenter régulièrement, ingurgitant gels énergétiques et dégustant des morceaux de bananes glanés sur les points de ravitaillements. Je n’oubliais pas non plus de boire pour éviter toute déshydratation.
Après un passage sous le pont Langebro, nous filâmes de nouveau en direction du Nord de la capitale danoise. Peu avant les colorés quais de Nyhavn, je passai le 25 ème kilomètres en 1h52’45 toujours sur le même rythme de 13,2 km/h. Ainsi, j’avais parcouru les cinq derniers kilomètres en 22’33. Alors que le peloton commençait à se dilater, je poursuivis mon effort en passant devant la résidence royale d’Amalienborg puis en longeant le très arboré parc du Kastellet.
De retour dans Østerbro, je continuai à dépasser des coureurs mais j’étais un peu à l’énergie. Le 30 ème kilomètre approchait à grand pas et la chaleur se faisait de plus en plus asphyxiante. C’est après 2h15’35 de course que j’atteignis ce dernier à une vitesse moyenne de 13,2 km/h. Signe annonciateur de mon déclin, j’avais parcouru les cinq derniers en 22’51. En revanche, j’avais gagné des places et me je positionnais à la 560 ème place. A 12 kilomètres de l’arrivée, je sentais alors qu’un chrono final de 3h10 allait être compliqué à atteindre. Désormais, mon objectif était d’être sous les 3h15 à l’arrivée.
Malgré une relative chute de lucidité, je continuai à m’alimenter régulièrement, action vitale pour poursuivre à une allure respectable jusqu’au bout du marathon. De nombreux coureurs étaient en grande difficulté et j’en dépassai régulièrement. Peu avant le 32 ème kilomètre, en passant devant le stade de Telia Parken, des supportrices déchaînées et motivantes encourageaient les coureurs et tapaient dans nos mains pour nous transmettre leur énergie.
… avant de flancher légèrement sur les 10 derniers kilomètres pour conclure la course en 3h13’39
Vers le 30 ème kilomètre dans le quartier d’Østerbro, près du stade Telia Parken où évolue le FC København (photo marathon-photos.com)
Dans Fælledparken, pour me relancer, je pris l’inspiration d’une athlète danoise qui courait à bon rythme. Cependant, je continuais de céder du temps puisque mon allure était désormais de 4’40/45 au kilomètre. J’étais à bloc mais pour le moment je ne craquai pas. J’atteignis le 35 ème kilomètre sur les bords du Sortedams Sø après 2h38’54 en ayant parcouru les cinq derniers kilomètres en 23’21. Une baisse d’allure notable (12,9 km/h de moyenne) accompagnée de sensations de plus en plus médiocres et d’une lucidité qui dégringolait. Néanmoins, je me battais pour maintenir une allure décente et rester dans les clous pour l’objectif des 3h15.
Dans ce final, l’ambiance était sympathique mais je ne retrouvais absolument pas l’euphorie des huit derniers kilomètres du marathon de Barcelone qui m’avait permis de rebondir pour finir en fanfare. Le passage dans Nørrebro fut très difficile mais je lançai mes dernières forces dans la bataille. Mes jambes étaient extrêmement lourdes et mon mental mis à rude épreuve. Au 37 ème kilomètre, près de Nørreport, je commençais à y croire car même si mon allure avait diminuée, je n’explosai pas et j’étais encore en mesure de maintenir une vitesse correcte.
Belle animation dans le quartier de Nørrebro (photo Matthew James)
Le final approchait et j’étais de retour dans le centre-ville de Copenhague. Je fus déçu car à l’endroit où il y avait une foule enthousiaste lors de mon premier passage, il y avait moins d’engouement. Ma motivation en prit un coup car je comptais sur le soutien du public danois pour me transcender. A l’approche du 40 ème kilomètre, dans les ruelles pavées de Copenhague, mon allure diminua encore. Par moment, j’avais l’impression d’être au ralenti. Or, je maintenais une vitesse de l’ordre de 12 km/h. Pas si ridicule ! Je pris mon dernier gel énergétique pour me booster à deux kilomètres du but. Au courage, je passai le 40 ème kilomètre en 3h02’53 soit 13,1 km/h de moyenne. J’avais parcouru les cinq derniers kilomètres en 23’59 (12,5 km/h de moyenne).
Dans la cour du château de Christiansborg, je relançai l’allure comme je pouvais car je sentais la pression du chronomètre peser sur moi. Mon objectif de 3h15 n’était pas encore acquit et de fait je n’avais pas le droit de faiblir davantage. En prenant le pont de Langebro, j’eus un petit rush d’adrénaline qui me permis de dépasser de nombreux coureurs en péril. En revanche, sur la dernière ligne droite qui était bondée de supporteurs, j’eus beaucoup de mal à sprinter et je terminai comme je pu le marathon de Copenhague en 3h13’39 à la 350 ème place ! JAAAA !!! J’avais terminé cet éreintant marathon de Copenhague en moins de 3h15, envoyant par la même occasion mon précédent record aux oubliettes.
Final au forceps (photo marathon-photos.com)
Classement et analyse
L’évolution de mon allure par tronçon de 5 kilomètres (réalisation personnelle)
1 BIRU HUNDE Aschalew ETH 2h20’47
2 MOKRAJI Lahcen MAR 2h21’14
3 KIPROTICH Evans 2h21’15
…
350 CHAPALAIN Valentin FRA 3h13’39 (5 ème Français)
environ 12 000 inscrits / 9 383 arrivants
Fatigué mais heureux d’avoir terminé mon quatrième marathon (photo perso)
Je tire un bilan un peu contrasté de ma performance sur le marathon de Copenhague.
Bilan chiffré de mon quatrième marathon (réalisation personnelle)
D’une part, je suis globalement satisfait de mon résultat (3h13’39) puisque j’ai amélioré mon record sur la distance de plus de 10 minutes. De plus, même si je tablais sur un chrono inférieur à 3h10, j’ai atteint mon objectif qui était de finir sous les 3h15. Par ailleurs, j’ai signé à Copenhague un bon classement général : 350 ème et 5 ème Français. En outre, je suis plutôt content de ma gestion de course puisque j’ai fait preuve d’une belle régularité jusqu’au 30 ème kilomètre avant de flancher légèrement sur les 12 derniers kilomètres sans jamais exploser. Malgré l’âpreté de l’effort, le mental a tenu bon. De fait, c’est une satisfaction et très encourageant pour les futures échéances.
D’autre part, je suis quand même un peu déçu de mon chrono de 3h13’39. En effet par rapport à mes récents résultats sur semi-marathon, 10 kilomètres et trails courts, j’avais logiquement les moyens de me rapprocher davantage de la barre des 3h00. Cependant, mon manque d’entrainement les semaines qui ont précédées le marathon s’est fait sentir (manque de séances longues supérieures à 2h00, travail de l’allure marathon) et je l’ai clairement payé sur le final de l’épreuve. Avec encore plus de sérieux dans l’entrainement et davantage d’expérience, je serai en mesure d’améliorer ce joli chrono de référence réalisé au Danemark.
Quelques mots à propos du marathon de Copenhague. C’est un très beau marathon parfaitement propice à la performance avec un parcours très roulant. Le tracé, en deux boucles, donne un excellent aperçu de la capitale danoise. L’ambiance y est joviale et le public est assez chaleureux même si je dois avouer que je m’attendais à plus d’encouragements notamment dans les derniers kilomètres. Il faut dire que j’avais surement un peu fantasmé; imaginant de belles danoise à vélo qui acclament les coureurs. En comparaison, le marathon de Barcelona est beaucoup plus festif ! En résumé, c’est un beau marathon que je vous conseille de courir pour signer un beau chrono et découvrir une ville où il fait bon vivre et voyager.
« Ce n’est pas la force, mais la persévérance, qui fait les grandes œuvres » comme tu t’en doutes, et comme les guillemets le suggère subtilement, ça ne vient pas de moi. Encore félicitation pour ce nouveau record. Une heure de moins et tu commenceras à chatouiller Dennis Kimetto^^