Soirée inoubliable dans les Rhodopes chez la chouette Dimka (photo perso)
Comme en 2013 (Pologne et Slovaquie) et en 2014 (Lituanie et Lettonie), j’ai mis le cap plein Est avec mon ami Arnaud Pits. Néanmoins, pour éviter de souffrir du froid comme dans les Pays Baltes, nous souhaitions découvrir un pays situé dans la partie méridionale de l’Europe de l’Est. Hésitant avec la Serbie ou encore l’Albanie, nous avons finalement jeté notre dévolu sur la Bulgarie, un pays de 7,2 millions d’habitants localisé entre la Serbie, la Roumanie, la Turquie, la Grèce et la Macédoine et dont nous ne connaissions pas grand chose hormis son célèbre yaourt bulgare !
Ce voyage en Bulgarie fut divisé en deux temps principaux. Tout d’abord, durant cinq jours de road trip automobile, nous avons sillonné une bonne partie du pays. Puis, nous avons consacré deux jours à la visite de la capitale bulgare, Sofia. Illustré par de nombreuses photos et étayé de cocasses anecdotes, voici le compte rendu de la première partie de notre voyage. Bonne lecture !
Samedi 19 novembre, c’est en covoiturage que nous avons rallié l’aéroport de Paris-Beauvais depuis Nantes. Un trajet de 500 kilomètres que nous avons effectué en deux temps. Le premier tronçon entre Nantes et Rouen fut fort agréable en compagnie d’un dénommé Tanguy et de sa compagne. Puis après une halte ensoleillée du côté de Rouen, nous avons atteint la préfecture du département de l’Oise avec Georgi, un Bulgare (nous l’ignorions avant de le rencontrer) qui se rendait lui aussi à Sofia. Cocasse ! Au fil de la discussion, le sympathique Georgi nous a invité à dormir chez lui à côté de Plovdiv. Le feeling passant bien, c’est tout naturellement que nous acceptâmes sa généreuse proposition. A l’aéroport, nous continuâmes à échanger notamment à propos de la Bulgarie. J’étais curieux d’apprendre sur le pays que nous allions découvrir.
Une fois à Sofia, le père de Georgi qui était venu chercher son fils à l’aéroport nous déposa devant l’hôtel Ibis où nous avions réservé une chambre. Avec nos amis bulgares, nous fîmes également du change, transformant nos euros en leva (1 euro = 2 leva). Arrangeants et sympathiques ces Bulgares ! Notre périple débutait de la plus belle des manières.
La nuit fut courte mais quelques heures plus tard, nous étions d’attaque pour croquer à pleine dent dans notre road trip bulgare. Notre voiture de location en main (agence top rent car, parfait), nous mîmes le cap à l’Est en direction de Veliko Tarnovo. A peine sorti de la zone aéroportuaire, nous traversâmes une sorte de « bidonville » avec des constructions anarchiques de part et d’autre de la chaussée et des immondices un peu partout. De quoi nous mettre dans le bain d’entrée de jeu !
Malgré le peu de panneau de signalisation, nous trouvâmes assez facilement notre chemin. A la sortie de Sofia nous traversâmes de vastes plaines avant que les premiers contreforts du massif du Grand Balkan n’apparaissent dans le ciel laiteux du jour. En cours de route, nous fîmes une petite halte du côté de la ville de Troyan.
Belle fresque murale à Troyan (photo perso)
Vieilles bâtisses à Troyan, ville située dans le massif du Grand Balkan (photo perso)
Traversée d’un village dans la campagne bulgare entre Sofia et Veliko Tarnovo (photo perso)
Nous arrivâmes à Veliko Tarnovo en milieu d’après-midi sous un ciel malheureusement toujours aussi grisâtre. Afin de prendre la température de la ville, nous entreprîmes une balade à pied. A titre personnel, j’ai beaucoup apprécié la configuration de la ville sur les bords de la rivière Yantra et dans un cadre vallonné et boisé. La vieille ville de Veliko Tarnovo est faite de bâtisses resserrées et étagées à flanc de coteau. Charmant ! En revanche, nous avons noté un état de délabrement assez avancé (bâtiments, interstices urbains) dans des zones assez centrales de la ville.
La fin de journée fut relativement calme. Installés à l’auberge de jeunesse Hostel Mostel, nous dînâmes (repas inclus dans le prix de la nuitée) avec une partie des autres hôtes dont une globe trotteuse australienne avec laquelle j’échangeai un peu. Puis une promenade digestive sur fond de rigolades s’imposa pour découvrir les charmes de Veliko Tarnovo de nuit. Nous y rencontrâmes deux jeunes Mormons avec lesquels nous fîmes la conversation pendant une dizaine de minutes. Amusant !
Depuis les hauteurs du parc Sveta Gora, le panorama sur Veliko Tarnovo est agréable (photo perso)
Maisons étagées à flanc de falaise à Veliko Tarnovo (photo perso)
La forteresse des Tsarevets sur la colline portant le même nom à Veliko Tarnovo. Elle date du XII ème siècle (photo perso)
Le lendemain matin, après une nuit mitigée rythmée par les ronflements d’un vieux briscard, nous découvrîmes la forteresse de Tsarevets sur les hauteurs de Veliko Tarnovo. Celle-ci servit de forteresse principale du Second Empire bulgare de 1185 à 1393.
Par la suite, nous reprîmes la route en direction de Plovdiv où nous devions retrouver en début de soirée Georgi, notre camarade bulgare rencontré en covoiturage entre Rouen et Beauvais. Nous fîmes un stop en plein cœur du massif du Grand Balkan du côté de la bourgade de Chipka. Une fois de plus, le ciel était gris et le brouillard très opaque en altitude ce qui annihila en partie la randonnée que nous avions prévue de faire. Néanmoins, la bonne humeur continuait de régner au sein de notre binôme à coup de jeux de mots et de répliques de films.
Drapeau bulgare sur la colline des Tsarevets (photo perso)
Paysages vallonnés autour de Veliko Tarnovo (photo perso)
Copieux repas dans une gargote au col de Chipka (photo perso)
C’est l’alphabet cyrillique qui est utilisé en Bulgarie (photo perso)
Balade en altitude, dans le brouillard, près du site de Chipka (photo perso)
Nous passâmes une agréable soirée en compagnie de Georgi à Plovdiv. Ce dernier, content de nous faire découvrir sa ville, nous emmena dans deux bars branchés avant d’aller dîner au restaurant. De suite, Plovdiv nous paru attachante et joyeuse. Les rues et les bars de la seconde ville du pays (environ 300 000 habitants) étaient relativement animés pour un lundi soir de novembre. Georgi nous expliqua que durant la période estivale, Plovdiv était particulièrement vivante et festive. Vers minuit, nous rentrâmes à Saedinenie où se trouve la maison de Georgi et de ses parents pour y passer la nuit.
Mardi matin, notre formidable hôte joua les guides touristiques pour nous dévoiler les beautés de celle que l’on surnomme « la ville aux sept collines ». Nous redécouvrîmes la plus longue avenue piétonne d’Europe (1,8 kilomètres) sur laquelle nous avions déjà déambulé la veille puis nous grimpâmes dans la vieille ville de Plovdiv. Pittoresque et colorée, elle vaut le détour pour ses demeures bien conservées, ses ruelles pavées et ses vestiges romains et antiques dont son superbe théâtre romain datant du II ème siècle. Depuis les hauteurs de la vieille ville (l’une des sept collines), la vue panoramique sur Plovdiv est grandiose.
Vers 13h00, nous étions de retour à Saedinenie. Après une balade dans la ville de notre camarade bulgare, nous le remerciâmes une dernière fois pour son hospitalité, sa générosité et sa gentillesse. Encore merci Georgi ! Ce n’était pas un au revoir définitif puisque nous avions prévu de le retrouver à notre retour en France du côté de Beauvais.
Petit déjeuner typiquement bulgare concocté par notre « guide » Georgi : dégustation de banitsa et de boza dans les rues de Plovdiv (photo perso)
Les chats sont omniprésents et sans complexe en Bulgarie (photo perso)
Théâtre romain dans la vieille ville de Plovdiv (photo perso)
Demeures colorées, édifices religieux et ruelles pavées : un petit condensé de la vieille ville de Plovdiv (photo perso)
En compagnie de Georgi sur les hauteurs de la vieille ville de Plovdiv (photo perso)
Panorama sur Plovdiv depuis les hauteurs de la vieille ville (photo perso)
Longue artère piétonne dans le centre ville de Plovdiv. Il s’agit de la plus longue avenue piétonne d’Europe. Elle devance de quelques mètres celle de Strøget à Copenhague (photo perso)
La mosquée de Plovdiv entre plein centre-ville (photo perso)
Distillerie d’eau de vie à Saedinenie, bourgade où habite Georgi (photo perso)
Dans l’après-midi, nous mîmes le cap au Sud sur le massif des Rhodopes non loin de la frontière grecque. Malheureusement le ciel toujours brumeux nous empêcha de jouir pleinement des paysages de moyenne montagne qu’offrent les Rhodopes. Avant la tombée de la nuit, nous atteignîmes la ville thermale de Devin où se trouvait notre pied-à-terre du soir. Grâce à notre plan de ville et à l’aide précieuse de locaux, nous trouvâmes notre logement réservé préalablement sur le site de airbnb. Comme convenu, c’est la souriante Dimka qui nous accueilli dans sa maison. Malgré son anglais plus qu’approximatif, elle nous mit à l’aise rapidement. Le début d’une soirée magique qui restera comme le meilleur moment de notre voyage en Bulgarie.
Vers 19h30, nous fîmes inviter à dîner en compagnie des autres invités de la guest-house. Il y avait là Mikko, le petit-fils de Dimka et plusieurs Bulgares d’origine turque qui habitaient ici en ce moment pour des raisons professionnelles. L’atmosphère était conviviale et invitait au relâchement et à la détente. Les crépitements du feu de la cheminée se mêlaient aux échanges détendus entre les différents protagonistes. Une ambiance vraiment très chaleureuse ! Pour accompagner sa salade de lentilles, Dimka nous proposa un verre de rakija, l’alcool national bulgare particulièrement populaire les Balkans. Bien installés autour de la table, il nous restait à trinquer avec nos camarades de soirée.
Au fil des minutes, l’ambiance monta encore d’un cran. Malgré la barrière de la langue, nos échanges étaient intéressants et amusants avec une belle dose d’humour. Avec comme seule langue commune « le langage des mains » et quelques bribes d’anglais, de français, d’allemand et de bulgare, nous arrivions tant bien que mal à communiquer sur des sujets variés. Une situation qui me fit beaucoup penser au célèbre Antoine de Maximy qui aime rencontrer et échanger avec les locaux lors de ses voyages.
Mode de transport hippomobile (photo perso)
Le massif des Rhodopes nous accueille avec ses jolies courbes et ses couleurs automnales (photo perso)
Bienvenue dans les Rhodopes (photo perso)
Rakija, vin bulgare, bonne humeur et chouettes rencontres : les ingrédients d’une soirée mémorable chez l’attachante Dimka à Devin (photo perso)
Le lendemain, le réveil fut un peu compliqué mais nous ne regrettâmes pas les petits abus de rakija et de vin bulgare de la veille. Au lieu de cela, l’on se remémorait avec plaisir ces moments presque magiques passés aux côtés de ces adorables bulgares. Pour le petit-déjeuner, nous eûmes droit à de délicieux banitsa préparés par Dimka, une hôte vraiment très attentionnée et d’une grande gentillesse. Avant de partir, nous la remerciâmes chaleureusement pour son accueil et cette formidable soirée passée chez elle. Merci Dimka !
Dans le courant de la matinée, sur les conseils de Dimka et de sa fille (habitant à Londres et que Dimka nous avait régulièrement passé au téléphone pendant la soirée), nous allâmes prendre un bain chaud dans une piscine d’eau minérale.
Après une pause kekab et quelques courses alimentaires, nous reprîmes notre voiture pour un road trip sur les routes sinueuses du massif des Rhodopes jusqu’à la ville de Melnik, tout près de la frontière avec la Grèce. Sous un ciel enfin bleu, nous passâmes un après-midi plutôt plaisant à arpenter les montagnes et à contempler les paysages.
Délicieux banitsa préparés par Dimka pour le petit déjeuner (photo perso)
Arnaud prend la pose avec une lada (photo perso)
Piscine d’eau minérale à plus de 35°C … (photo perso)
… plutôt agréable sous un beau soleil et par 2°C (photo perso)
Bourgade colorée dans les Rhodopes (photo perso)
L’arrivée du brouillard peu avant la tombée de la nuit dans les Rhodopes (photo perso)
Nous arrivâmes vers 18h00 à Kromidovo près de Melnik chez John et Sara, nos hôtes britanniques du soir. Installés dans le Sud-Ouest de la Bulgarie depuis 3 ans, ils accueillent des touristes de passage dans leur camping ou dans leur demeure. Fatigués de nos folies de la veille, nous passâmes une soirée très tranquille. Le jeudi matin, nous quittâmes John et Sara de bonne heure car le programme de notre dernière journée de road trip était conséquent.
En première partie de journée, nous avons découvert la ville de Melnik. Cette dernière vaut principalement pour :
- les vieilles bâtisses et petites ruelles de son centre-ville
- les belles cheminées de fée et pyramides qui encerclent la ville
- son vin réputé dans tout le pays
Pour conclure notre périple, nous avons grimpé jusqu’au monastère de Rila situé en plein cœur du massif de Rila. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983, le monastère de Rila est le site le plus visité de Bulgarie. Même si je ne suis pas un inconditionnel d’Histoire et de Religion, je reconnais que cet édifice vaut vraiment le coup d’œil de part ses belles icônes, son architecture caractéristique de la Renaissance bulgare et l’environnement montagneux qui encadre le monastère.
Petit aperçu de Melnik, bourgade réputée pour ses vins et ses cheminées de fée qui font penser aux paysages de Cappadoce en Turquie (photo perso)
Cheminées de fée autour de Melnik (photo perso)
Le Monastère de Rila, le plus beau de Bulgarie est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO (photo perso)
L’une des fresques du Monastère de Rila (photo perso)
Le Monastère de Rila est le site le plus visité de Bulgarie (photo perso)
Paysages montagneux dans le massif du Rila (photo perso)
En milieu d’après-midi, nous avons rallié Sofia pour rendre notre voiture de location. Notre boucle bulgare était bouclée avec environ 900 kilomètres au compteur.
Pendant ces cinq jours de road trip, on a beaucoup aimé :
- les très bons moments avec Georgi de Rouen à Plovdiv
- la fantastique soirée passée chez Dimka à Devin dans les montagnes de Rhodopes
- Plovdiv, la plus belle ville du pays (même si j’attendais plus de la vieille ville)
- le monastère de Rila, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983
- l‘hospitalité et la gentilesse des Bulgares en général
- la nourriture bulgare, notamment les plats à base de viande, les banitsa et les fameux yaourts bulgares
- le rakija, l’alcool traditionnel bulgare
- le coût de la vie nettement moins élevé qu’en France
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Tout à fait d’accord avec vous, la Bulgarie est un superbe pays ; les habitants sont vraiment accueillants. J’ai fait trois voyages en Bulgarie parce que j’y ai un ami, Hussein, bulgare d’origine turque et son propre ami de toujours un bulgare non turc. Ils m’ont raconté l’histoire, m’ont amené dans tout une série de lieux formidables mais pas Plovdiv, ce sera pour une autre fois peut-être. J’ai fait le tour du pays dans plusieurs sens, été nager dans la mer noire, en ai sillonné les côtes. Mon point d’attache était le village de Novatchevo dans les Balkans à un peu plus de 60 km de Sliven et de sa plaine. Novatchevo est un village uniquement peuplé de turcs ; les turcs sont la deuxième population de Bulgarie, ils forment plus ou moins 13% de l’ensemble du pays. J’étais le seul non turc au village mais où que j’aille dans le village (+/_ 2.000 habitants) j’étais reconnu et joyeusement interpellé. J’ai des tas d’anecdotes à ce sujet et ma mémoire en est merveilleusement remplie pour toujours.
Ah chouettes ces anecdotes de voyage ! Ca donne envie de repartir en Bulgarie ! Un très beau pays tant humainement que par les paysages.
Bonjour
C’est un chouette périple que vous avez fait et vous n’avez pas fait que du tourisme, à votre manière vous êtes aussi allé à la rencontre des gens et ça c’est génial.
Car ce sont aussi les rencontres qui font les voyages.
Vos phoros sont très vivantes lles traduisent bien votre récit de voyage.
Nous allons peut-être aller à Sofia ce Dimanche » voyage de dernière minute »
Pour 4 jours, j’aimerais visiter Plovid et Rila j’attends confirmation des offices du tourisme de Sofia à savoir si tout est ouvert vu la crise sanitaire actuelle.
Merci encore