L’Alentejo à vélo en passant par Evora

voyage à vélo en Alentejo au PortugalLégèrement vallonnée, la région de l’Alentejo se prête bien au voyage à vélo
(@courir-lemonde)

Adios España. Bem Vindo a Portugal. Après une dizaine de jours en Espagne, le Portugal est le second pays que nous parcourons lors de ce voyage à vélo à la découverte de la péninsule ibérique.
Du 24 au 27 novembre, du Nord au Sud, nous avons sillonné à vélo la région de l’Alentejo, localisée entre la capitale portugaise Lisbonne et les plages de l’Algarve. Contrée à dominante rurale et agricole, l’Alentejo se prête bien au voyage à vélo. Sur ses routes légèrement vallonnées et parsemées de petits villages aux maisons de couleur blanche, nous avons avalé 240 kilomètres au total.

Nos coups de cœur en Alentejo 🙂 

  • Evora, ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco et capitale de l’Alentejo
  • les dégustations de pâtisseries portugaises et notamment de pastels de nata
  • les typiques villages portugais aux maisons de couleur blanche
  • l’inoubliable bivouac dans la gare désaffectée de Evora Monte

Parcours voyage a vélo Portugal AlentejoLe parcours de notre voyage à vélo en Alentejo
(@google maps ; réalisation courir-lemonde)

Étape 10 : Arronches – Evora Monte (68 kilomètres)

Avec le décalage horaire, nous sommes réveillés de bonne heure ce dimanche 24 novembre. En effet, hier après-midi, en franchissant la frontière portugaise, nous avons changé de fuseau horaire. Résultat, ce matin au lieu de sortir de nos tentes vers 8h00 comme ces derniers jours, il n’est que 7h00.
Une fois le nez dehors, nous constatons que le ciel est couvert. Le brouillard est même très opaque ce matin, ce qui a comme seul avantage de camoufler notre campement installé à deux pas du bourg de Arronches. Mais où est donc le beau temps annoncé par les prévisions météorologiques du milieu de semaine ?

Jusqu’à Monforte, localité distante d’une petite vingtaine de kilomètres, le parcours est plutôt descendant. Seule l’escalade d’un abrupt raidillon à la sortie de Arronches réveille nos cuisses encore un peu endormies. Si, au fil des kilomètres, l’épais brouillard commence à s’estomper, nous évoluons, malgré tout, dans un décor humide dans lequel semble se plaire un grand nombre d’animaux.
A Monforte, joli village perché sur les hauteurs, nous nous mettons en quête de pastels de nata, le véritable emblème culinaire du Portugal avec la morue, les sardines et le Porto. Ces savoureux flancs portugais nous hantent depuis notre arrivée au Portugal (et même depuis bien plus longtemps en réalité). Dans les ruelles du village, notre recherche est vaine. Cependant, nous ne repartons pas bredouille pour autant puisque nous les substituons par d’autres douceurs portugaises dont nous ne savons pas les noms. Avec appétit, nous dévorons ces délicieux remontants dans un café typique où, sous le regard de la tenancière, les conversations vont bon train entre les locaux. Nous nous délectons de l’atmosphère chaleureuse du lieu avant de reprendre notre itinérance à vélo.

Jusqu’à Orada, nous avançons à un bon rythme en dépit du parcours vallonné et du revêtement de la route très hétérogène selon les portions. C’est avec 44 kilomètres au compteur que nous prenons notre pause déjeuner à Orada. Adossés à un mur, face à la station service du village, nous mangeons sous le regard intrigué des rares passants.

village Monforte AlentejoLa traversée du village de Monforte (@courir-lemonde)

Quelque part en Alentejo entre Arronches et Evora (@courir-lemonde)

mouton en AlentejoLes animaux sont omniprésents en ce début d’étape (@courir-lemonde)

vieillards discutent voyage au PortugalLes vieux du village font la discussion en ce dimanche matin (@courir-lemonde)

chenes lièges en Alentejo PortugalChamp de chênes lièges après la récolte de l’écorce à partir de laquelle on produit le liège (@courir-lemonde)

Après la pause déjeuner, nous prenons davantage notre temps. Entourées de chênes lièges, d’oliviers, de citronniers ou d’orangers, les petites routes de l’Alentejo invitent à la détente.
En milieu d’après-midi, sous une fine pluie, nous atteignons Estrémoz, élégante ville d’environ 10 000 âmes. Comme nous ne perdons pas espoir de déguster nos premiers pastels de nata aujourd’hui, nous demandons conseil auprès de locaux. La persévérance a du bon, puisque quelques instants plus tard, sur la place principale de la ville, nous nous régalons enfin de ces fameuses pâtisseries portugaises.
A la suite de cette halte gourmande, nous repartons plein d’énergie en direction du Sud. Dans le but de nous rapprocher au maximum de Evora avant la fin de la journée, nous empruntons la route nationale 18. Le parcours est extrêmement roulant et nous déroulons à vive allure. Le flot de voiture est lui aussi plus important. De fait, nous redoublons de vigilance et nous mettons nos casques. De manière générale, je ne roule pas avec le casque sur les petites routes et sur les voies vertes. Cependant, dès que la circulation est plus dense et que le risque d’accident augmente, je trouve qu’il est beaucoup plus sage de le porter.

Vers 17h00, la nuit commence à poindre et nous devons trouver un endroit où bivouaquer. Un temps, nous pensons poser nos tentes dans un camping installé en bord de route. Néanmoins, son coût trop élevé à nos yeux et son cadre dénué de charme, nous incitent à poursuivre notre chemin. Quelques kilomètres plus loin, nous finissons par prendre, comme souvent, un petit chemin perpendiculaire à la route principale.
Au bout du cahoteux sentier de terre ocre, nous tombons, contre toute attente, sur un bâtiment désaffecté. C’est l’ancienne gare de la ville d’Evoramonte, dont le bourg se trouve à moins de 3 kilomètres de là. Voilà le spot d’urbex tant souhaité par Aurélien.
Au soleil couchant, nous visitons les lieux. Nous retrouvons des déchets en tout genre signe que le lieu est, de temps en temps, fréquenté par des squatteurs. Des cartouches de chasseurs jonchent également le sol. C’est carrément glauque ! Puis, après une session balayage plus que nécessaire, nous installons notre campement à l’intérieur de la gare en ruine.
Un peu plus tard dans la soirée, une voiture s’arrête juste à côté de la bâtisse à l’abandon. Un homme muni d’une lampe frontale sort du véhicule et se rapproche de nous. John est le propriétaire de la ferme située à 300 mètres de là. Comme il a vu du mouvement et de la lumière, il souhaite savoir pourquoi. D’emblée, nous le rassurons sur nos velléités. Rassuré, il nous raconte, dans un anglais impeccable, que par le passé, il s’est fait piller du matériel agricole par des voleurs. Pour cette fois, il comprend immédiatement qu’il n’a rien à craindre de nous et il repart en hâte.

Voyage a vélo au PortugalFin d’étape près de Evoramonte (@courir-lemonde)

bivouac gare abandonnée au PortugalLa gare abandonnée de Evoramonte, lieu du bivouac du soir (@courir-lemonde)

Présentation du bivouac du soir dans la gare désaffectée de Evoramonte
(@courir-lemonde)

bivouac voyage au portugal à vélooDégustation de pastels de nata et partie de scrabble dans l’ancienne gare d’Evoramonte (@courir-lemonde)

Étape 11 : Evora Monte – Evora (30 kilomètres)

Dans l’enceinte de l’ancienne gare d’Evoramonte, la nuit n’a pas été particulièrement reconstituante. Si j’ai à peu près bien dormi, c’est moins le cas d’Aurélien.
C’est de bon matin que nous quittons cet inoubliable lieu de campement. Nous mettons le cap sur Evora, la capitale de l’Alentejo. Lancés à vive allure sur la RN18, nous couvrons les 30 kilomètres qui nous en sépare en 1h30.
Après mûre réflexion, nous décidons de passer la journée puis de dormir à Evora ce soir. D’une part, cette journée plus calme va nous remettre d’aplomb et d’autre part, nous allons avoir du temps pour découvrir cette ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Attablés à la terrasse d’un café, nous trouvons facilement, via l’incontournable plateforme booking.com, un pied-à-terre en adéquation avec notre budget. Ainsi, dans l’auberge de jeunesse Good Mood hostel, nous bénéficions d’une chambre double et du petit-déjeuner pour seulement 28 euros. A la suite d’une douche salvatrice et d’un repas gargantuesque dans une gargote portugaise située à deux pas de notre logement, nous partons à la découverte de Evora, une petite ville pleine de charme au cœur historique bien conservé.

Evora la capitale de l'Alentejo au PortugalEvora, la capitale de l’Alentejo est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO
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Degustation de pastel de nata dans les rues d'Evora au PortugalDégustation de pastels de nata. Ces petits flancs typiques du Portugal sont délicieux (@courir-lemonde)

Evora la capitale de l'Alentejo au PortugalLa place centrale d’Evora (@courir-lemonde)

Étape 12 : Evora – Ferreira do Alentejo (75 kilomètres)

Nous quittons Evora en début de journée avec la ferme intention d’avaler un maximum de kilomètre dans la matinée car de violentes intempéries sont programmées pour l’après-midi. De fait, à la suite d’une ultime balade dans ses tortueuses ruelles pavées et nous roulons plein Sud en direction de l’Algarve que nous espérons atteindre d’ici deux ou trois jours.
Physiquement, je me sens de mieux en mieux. Chaque jour, j’ai l’impression d’être un peu plus fort que la veille. Diesel par nature, je monte en puissance au fil des kilomètres. D’ailleurs, j’ai remarqué que c’était systématiquement le cas lors de mes précédents voyages à vélo. J’ai besoin de temps pour réapprivoiser mon vélo et retrouver de bonnes sensations même si je fais du vélo toute l’année. Pour Aurélien, c’est plutôt la tendance inverse. En très grande forme sur le début le voyage, il accuse un peu le coup ces derniers jours.

Le parcours du jour n’est pas particulièrement enthousiasmant. Les paysages sont assez monotones et ressemblent un peu mais en moins jolis à ceux de l’Estrémadure. Heureusement, en cours de route, nous traversons quelques pittoresques localités comme le village perché de Torrão où nous déjeunons. Ce midi, entre les citronniers et les orangers d’un petit square, nous nous régalons de thon de Açores, de tomates, de riz et de fromage.

Départ d’Evora. Direction le Sud de l’Alentejo avant d’atteindre l’Algarve
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Alentejo voyage a véloPaysage caractéristique de l’Alentejo (@courir-lemonde)

Traversée d’un petit village portugais (@courir-lemonde)

L’après-midi, nous poursuivons notre traversée des paysages agricoles du Sud de l’Alentejo. La portion qui suit le village de Torrão me plait beaucoup. Nous évoluons sur une route peu fréquentée et bordée de beaux conifères. Le cadre est apaisant et bucolique. En revanche, les kilomètres précédant notre arrivée à Ferreira do Alentejo sont tout le contraire. Industriels, moches et bruyants.
A Ferreira do Alentejo, la pluie annoncée commence à tomber. Nous sommes contents car nous avons bien pédalé aujourd’hui avec pas loin de 75 kilomètres au compteur.
Nous profitons de l’averse pour faire quelques courses alimentaires en vue du repas de ce soir, en espérant, sait-on jamais, que l’ondée soit de courte durée. Néanmoins, la pluie redouble d’intensité au fil des minutes et ce sont de véritables trombes d’eau qui se déversent sur Ferreira do Alentejo. Une fois nos emplettes terminées, nous nous réfugions à la cafétéria de l’Intermarché. Nous lançons une partie de scrabble. Celle-ci sera la plus prolifique du périple. Au terme d’un jeu épique, je l’emporte 385 à 350, dépassant par la même occasion la symbolique barre des 700 points. Un record pour nous !
Vers 18h00, la nuit est tombée et la pluie a cessé. Nous sommes sur le départ, chargeant nos sacoches des victuailles achetées tout à l’heure. Confiants, nous reprenons la route en quête d’un lieu où bivouaquer. Dans un premier temps, nous trouvons un parc public où nous nous installons. Pendant que nous dînons, le propriétaire d’une buvette installée dans le parc vient nous voir. Il n’est pas content et nous invite, avec délicatesse, à déguerpir une fois notre repas terminé. Par la suite, dans l’obscurité totale, nous trouvons une aire aménagée en bord de route. A la lueur de nos frontales, nous y installons nos tentes pour la nuit.

Étape 13 : Ferreira do Alentejo – Sao Martinho das Amoreiras (67 kilomètres)

Comme la veille, nous roulons plein Sud en direction de l’Algarve. Le parcours est agréable et nous traversons de beaux villages comme Aljustrel. Les paysages évoluent au fil des kilomètres. Désormais, les chênes lièges ne dominent plus outrageusement le décor. Les oliviers, les eucalyptus et divers conifères habillent également la campagne ondulée de l’Alentejo.
A 13h00, après 50 kilomètres et un ultime raidillon pour rejoindre le cœur du village de Panoias, nous savourons notre pause déjeuner. L’ambiance y est joviale. Des hommes sont attablés à la terrasse d’un café tandis que d’autres travaillent à la rénovation du second bar du village. Durant notre repas, nous échangeons avec Joseph, un sympathique local qui a travaillé en France par le passé. Malheureusement son français est presque aussi peu performant que notre portugais et nos conversations sont  limitées.

voyage a vélo en AlentejoVégétation dense sur le bord de la route (@courir-lemonde)

eglise village portugalL’église du village de Panoias (@courire-lemonde)

repas voyage a véloJoli festin pour le repas du jour (@courir-lemonde)

L’après-midi est marqué par un relief plus prononcé avec une succession de petites côtes et de descentes. L’étape est très casse patte et met à mal nos organismes.
En fin de journée, nous atteignons Sao Martinho das Amoreiras, un petit village avec lequel nous accrochons bien. Nous établissons notre bivouac dans un petit champ verdoyant au milieu de citronniers. Malheureusement, lors du montage de ma tente, un arceau casse. Aurélien m’aide à réparer le jonc endommagé.
Ce soir, nous dînons de pâtes au pesto accompagnées de feta puis nous sortons dans l’un des bars du village pour y jouer une nouvelle partie de scrabble au milieu des locaux. 

Moment de détresse pour Aurélien sur les routes de l’Alentejo (@courir-lemonde)

reparation voyage véloL’une des attaches de mon porte bagage avant est cassée
Je dois changer la pièce défectueuse sur le bord de la route (@courir-lemonde)

une cygogne au PortugalFin d’étape à une allure modérée, tout proche de Sao Martinho das Amoreiras
(@courir-lemonde)

bivouac voyage a vélo au PortugalBivouac sauvage à Sao Martinho das Amoreiras (@courir-lemonde)

La suite de notre voyage à vélo au Portugal dans la région de l’Algarve est à découvrir au prochain épisode. 

Pour retrouver l’article bilan de notre voyage à vélo en Espagne et au Portugal, c’est ici : voyage à vélo en Espagne et au Portugal : le bilan du périple

Pour retrouver le film de notre voyage à vélo en Espagne et au Portugal, c’est ici : voyage à vélo en Espagne et au Portugal : le film du périple 

Pour retrouver les autres carnets de voyage de notre voyage à vélo en Espagne et au Portugal, c’est ici :

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