Depuis Valladolid en Espagne, nous avons atteint les somptueuses plages de l’Algarve avant de terminer notre périple à Séville. Une échappée de 950 kilomètres au total
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Du 12 novembre au 4 décembre, avec mon ami Aurélien, nous avons sillonné la péninsule ibérique à vélo. Au départ de Valladolid, la capitale de Castille et Leon, nous avons atteint Séville à la suite d’un passage par le Sud du Portugal. En 3 semaines, nous avons parcouru 950 kilomètres sur les routes et chemins d’Espagne et du Portugal.
A cette période de l’année, les conditions météorologiques ont parfois été rudes. Le froid en Castille et Leon, et la pluie et le vent de face en Estrémadure et en Alentejo n’ont pas facilité notre progression. Heureusement, réchauffés par la douceur et le soleil en Algarve et en Andalousie, la fin de notre aventure fut plus clémente.
Dans la lignée de mes précédentes expéditions, le bivouac sauvage a été privilégié. Bien qu’interdit dans ces deux pays, nous avons trouvé qu’il était plutôt aisé de planter la tente dans ces territoires faiblement peuplés. Si les paysages n’étaient pas aussi grandioses qu’en Scandinavie, nous avons malgré tout découvert de belles régions sauvages (coup de cœur pour l’Estrémadure) et de ravissantes villes comme Trujillo, Evora, Tavira et bien sûr Séville.
Parfois frigorifiés sur nos bicyclettes, nous avons beaucoup apprécié la chaleur des Espagnols et des Portugais. Néanmoins, nous n’avons pas dormi chez l’habitant comme je l’avais fait en Sardaigne et en Europe du Nord par exemple.
Accompagné de quelques photos, étayé de données clés (kilométrage, parcours, budget, aspect logistique …) et de nos coups de cœur, voici le bilan de ce voyage à vélo en Espagne et au Portugal.
Au fur et à mesure de leur écriture, vous pourrez retrouver le compte rendu détaillé de notre aventure à vélo en cliquant sur les liens qui suivent.
- du 13/11 au 17/11 : aventures grivées et chaleureuses rencontres en Castille et Leon
- du 18/11 au 23/11 : grands espaces sauvages et Nature en Estrémadure
- du 24/11 au 27/11 : l’Alentejo du Nord au Sud en passant par Evora
- du 28/11 au 01/12 : douceur, soleil et plages en Algarve
- du 02/12 au 03/12 : Séville, la perle de l’Andalousie
Pour retrouver, le film de notre voyage à vélo en Espagne et au Portugal, cliquez sur le lien.
L’Espagne et le Portugal à vélo : quelques chiffres clés
- 21 jours de périple sur place
- 950 kilomètres au total : 465 en Espagne et 485 au Portugal
- des étapes longues de 15 à 100 kilomètres
- des températures variables : de -3°C à 20°C
- 1005 mètres, l’altitude de la ville de Ségovie, le point le plus haut du voyage
- 673 euros de budget tout compris
- une ribambelle de pastels de nata dégustés
- beaucoup trop de déchets sur les bords des routes
- 14 parties de scrabble (8 à 6 pour Aurélien)
- 13 bivouacs sauvages dont 1 dans une gare désaffectée au Portugal
- 5 feux de camp
- 1 baignade à Praia da Marinha, l’une des plus belles plages du Portugal
- 1 crevaison pour Aurélien / 1 dérailleur cassé pour moi
- 0 vol et agression
Notre parcours en Espagne et au Portugal
Le croquis du parcours de notre voyage à vélo en Espagne et au Portugal
(@courir-lemonde)
L’Espagne à vélo : Castille et Léon, Estrémadure et Andalousie
Paysages de moyenne montagne au Sud de Navalmoral de la Mata en Estrémadure (@courir-lemonde)
En dépit de quelques escapades en Catalogne, au Pays Basque, à Lanzarote et à Madrid, je connaissais mal l’Espagne avant de partir. Ce voyage à vélo, à la découverte de la Castille et Léon, de l’Estrémadure et de l’Andalousie était l’occasion rêvée pour faire plus amples connaissances avec le voisin espagnol. Volontairement, je souhaitais découvrir des régions peu touristiques afin d’appréhender une partie de l’Espagne assez méconnue.
Au final, nous avons parcouru 465 kilomètres en Espagne. Incontestablement, c’est l’Estrémadure (Extremadura en espagnol) qui nous a le plus enchantés. Avec ses étendues sauvages, ses collines odorantes vêtues de chênes lièges, d’eucalyptus et d’oliviers, et ses petites routes peu fréquentées, l’Estrémadure se prête bien au voyage à vélo.
Concernant la chaleur humaine et les rencontres, petit coup de cœur pour la Castille et Leon où nous avons été bien accueillis en début d’aventure. A n’en pas douter, les très rudes conditions météorologiques ont joué en notre faveur.
En fin de parcours, après un crochet par le Sud du Portugal, nous avons arpenté une infime partie de l’Andalousie. C’est surtout Séville qui a retenu notre attention. Durant notre court séjour dans la capitale andalouse, nous avons été charmés par la beauté de la ville.
Petit mot concernant le bivouac sauvage en Espagne. Avant le départ, certaines personnes m’avaient averti qu’il était interdit et mal vu par nos camarades espagnols. Or, dans les sauvages contrées que nous avons traversées, nous avons trouvé qu’il était, au contraire, assez simple de bivouaquer. A n’en pas douter, c’est probablement davantage aisé et toléré en novembre en Estrémadure qu’au mois de mai en Catalogne ou en Andalousie.
Enfin, sur la route, nous avons trouvé les Espagnols très courtois avec nous. En général, ces derniers nous dépassaient avec une distance de sécurité conséquente et à une allure modérée. En revanche, au Portugal, c’était nettement plus aléatoire …
En résumé, nous sommes très contents de notre périple à vélo en Espagne. De quoi envisager de futures échappées à vélo sur le sol espagnol ! En Andalousie ou sur les îles Canaries peut-être ?
Vastes étendues sauvages en Castille et Leon (@courir-lemonde)
Nos coups de cœur en Espagne :
- l’Estrémadure avec sa campagne paisible et ses grands espaces tapissés de chênes lièges, d’oliviers et d’eucalyptus. Une région rude avec une atmosphère bien à elle
- la majestueuse ville de Séville (ambiance, architecture, climat, flamenco)
- la gentillesse des Espagnols rencontrés en chemin. Très courtois avec les cyclistes sur la route, très accueillants et toujours prêts à rendre service
- le jambon d’Estrémadure et la sangria et les tapas de Séville
- En Castille et Leon, le tronçon entre le village de Bernardos et la belle ville de Ségovie. De vastes étendues sauvages avec les montagnes enneigées de la sierra de Guadarrama en arrière plan
- les récoltes de citrons, d’oranges, de grenades et de clémentines en cours de route
- nous dépatouiller pour communiquer avec une pratique de l’espagnol limitée
La ville de Ségovie est cernée de montagnes enneigées (@courir-lemonde)
Feu de camp par une fraîche soirée en Estrémadure (@courir-lemonde)
Emiliano, l’une des belles rencontres de notre périple ibérique. En Castille et Leon, par une très froide matinée, il nous avait généreusement invités à nous réchauffer autour d’un « café caliente » et de quelques tapas (@courir-lemonde)
La plaza Espana, l’un des bijoux de Séville (@courir-lemonde)
Le Portugal à vélo : Alentejo et Algarve
Le littoral de l’Algarve regorge de somptueuses plages comme celle de Praia da Marinha (@courir-lemonde)
A la suite de l’Espagne, nous avons passé 8 jours au Portugal pour un total de 485 kilomètres. A bicyclette, nous avons sillonné les deux régions les plus méridionales du pays : l’Alentejo et l’Algarve. Si je connaissais l’Algarve pour y avoir voyager en 2015 avec Elisa, l’Alentejo m’était inconnu. Quant à Aurélien, c’est la première fois qu’il posait le pied au Portugal.
Au Portugal, plusieurs choses nous ont charmés. Tout d’abord, après la rigueur du centre de l’Espagne, la douceur (entre 12 et 20°C) du Sud du Portugal a fait du bien au moral. En Algarve, à Praia da Marinha, l’une des plus belles plages du Portugal, nous avons même piqué une tête dans l’océan Atlantique. Vivifiant !
Ensuite, les délicieuses pâtisseries portugaises dont la plus célèbre est le succulent pastel de nata ont apporté une touche de douceur et de réconfort à chaque étape. Un délice !
Enfin, nous avons apprécié les traversées de villes constituées de maisons toutes blanches, notamment en Alentejo. Coup de cœur pour Evora, la coquette capitale de la région.
En Algarve, nous avons adoré l’arrière pays qui est assez escarpé. Nous gardons en mémoire les sinueuses et odorantes routes bordées d’eucalyptus pour rejoindre Monchique. En revanche, même si le littoral regorge de somptueuses plages, la partie côtière entre Portimao et la frontière espagnole est bétonnée et peu propice au voyage à vélo à nos yeux.
L’Alentejo offre des paysages qui ressemblent un peu à ceux de l’Estrémadure, mais en moins spectaculaires car le terrain est un peu plus plat et monotone. Néanmoins, c’est une région agréable pour pédaler.
Concernant le bivouac sauvage, pas de difficulté particulière au Portugal même si les lieux de campement étaient moins plaisants qu’en Espagne. Mention spéciale à la gare désaffectée et en ruine d’Evoramonte où nous avons passé une nuit.
Nous avons apprécié nos 8 jours au Portugal. Néanmoins, un peu pressés par le temps en fin de voyage, j’ai la sensation que nous avons bâclé certaines étapes notamment en Algarve. Pour un prochain périple, le Nord plus montagneux du Portugal pourrait être intéressant à explorer.
Avant d’atteindre l’Algarve, nous avons traversé l’agricole région de l’Alentejo
(@courir-lemonde)
Nos coups de cœur au Portugal :
- Evora, belle cité de caractère classée au patrimoine de l’UNESCO.
Son architecture, ses ruelles pavées, sa douceur de vivre.
- Praia da Marinha, l’une des plus belles plages d’Algarve et du Portugal
- les délicieux pastels de Nata et les pâtisseries portugaises en général
- l’arrière pays montagneux de l’Algarve, autour de Monchique
- la beauté des petits villages portugais (Tavira, Monforte, Arronches …)
- le bivouac dans la gare désaffectée de Evoramonte
Délicieux pastels de nata (@courir-lemonde)
La plage Praia da Marinha, au lever du soleil (@courir-lemonde)
Le centre-ville d’Evora, la capitale de l’Alentejo (@courir-lemonde)
A l’épreuve de la Serra de Monchique en Algarve (@courir-lemonde)
Budget et logistique
Emballés avec 300 mètres de film plastique étirable, nos deux vélos sont prêts pour prendre l’avion entre Séville et Bordeaux (@courir-lemonde)
A l’heure de faire le bilan d’un voyage, évoquer le budget est toujours intéressant. Alors combien ce périple à vélo de 23 jours au total a t-il coûté au final ?
673 euros par personne, soit une moyenne de 29 euros par jour.
Répartition du budget par postes de dépenses et par personne de notre périple à vélo en Espagne et au Portugal (réalisation @courir-lemonde)
Les dépenses liées au poste transports et déplacements
Sur ce voyage, le poste transports et déplacements représente 42% du budget total avec 281 euros. C’est de loin le poste de dépenses le plus conséquent.
Il comprend les frais du trajet aller effectué en train entre Nantes et Valladolid (102 euros), les frais du trajet retour entre Séville et Nantes (129 euros) et le coût des trains que nous avons pris en Espagne (50 euros).
La logistique de Nantes à Valladolid :
- train intercité Nantes – Bordeaux : 25 euros dont 5 euros pour le vélo
- tgv Inoui Bordeaux – Hendaye : 36 euros dont 10 euros pour le vélo
- train Media Distancia Irun (ville située à 5 kilomètres de Hendaye) – Valladolid : 41 euros dont 3 euros pour le vélo.
La logistique de Séville à Nantes :
- avion Séville – Bordeaux : 103 euros dont 50 euros pour le vélo – avec la compagnie Ryanair
- train intercité Bordeaux – Nantes : 26 euros dont 5 euros pour le vélo
Prendre le train avec des vélos en Espagne :
En Espagne, nous avons pris à trois reprises le train avec nos vélos. A chaque fois, nous avons utilisé les trains Media Distancia. Ces derniers prennent les vélos (sans avoir à les démonter), moyennant un supplément de 3 euros. Aucun souci à signaler, le système est bien rodé et dans chaque train un espace dédié aux vélos est bien prévu. Nous avons pris des trains Media Distancia sur les tronçons suivants :
- Ségovie – Madrid: 8,5 euros
- Madrid – Navalmoral de la Mata : 26 euros
- Huelva – Séville : 15,5 euros
Les dépenses liées au poste logement
Durant ce périple en péninsule ibérique, les dépenses liées au logement n’ont pas pesé très lourd avec seulement 78 euros soit 12% du budget total.
Nos 13 nuits en bivouac sauvage nous ont aidé à maîtriser ce poste qui peut flamber rapidement lorsque l’on dort systématiquement à l’hôtel ou en chambre d’hôtes.
Les 78 euros correspondent à 1 nuit en hôtel (Torres de Santa Maria) et à 4 nuitées en auberge de jeunesse (Evora, Tavira et Séville*2).
A cette période de l’année, les prix pratiqués étaient vraiment abordables. Environ 35 euros pour une chambre double en hôtel et 25 euros pour une chambre double en auberge de jeunesse avec le petit-déjeuner.
Les dépenses liées au poste alimentation
Avec 102 euros, il représente seulement 15% du budget total. Celui-ci prend en compte uniquement les courses dans les supermarchés, supérettes et épiceries. Or, pendant ce voyage, nous avons régulièrement mangé dans des petites gargotes espagnoles et portugaises.
De manière générale, j’ai trouvé le coût des provisions alimentaires en Espagne et au Portugal légèrement inférieur par rapport à la France.
Les dépenses liées au poste Sorties et activités
Avec 137 euros, les sorties au restaurant, les dégustations de pâtisseries et les consommations dans les bars représentent tout de même 20% du budget total. Sans surprise, avec Aurélien, nous nous sommes fait plaisir à ce niveau là. Orgie de pastels de nata au Portugal, tapas à Séville, et quelques repas ouvrier dans de petites gargotes de la campagne espagnole ont fait « exploser » ce poste de dépense.
A noter que ces lieux nous permettaient aussi de bénéficier de la wifi (nous n’avions pas internet autrement) et de recharger nos appareils électroniques.
Les dépenses liées au poste Divers et imprévus
Le poste divers et imprévus représente 11% du budget total avec 75 euros.
La casse de mon dérailleur en tout début de périple (30 euros de réparation) et quelques souvenirs rapportés en fin de périple le compose en grande partie. Dans la jolie ville d’Evora, nous sommes aussi passés par la case la laverie (5 euros).
Étape vallonnée dans l’Estrémadure (@courir-lemonde)
Alors l’Espagne et le Portugal ça vous tente ? 🙂
A très bientôt pour les carnets de voyage et n’oubliez pas de voyager à vélo !
bonjour, oui, l’Espagne me tente. Il est prévu que je parte de Tours, après le 15 août, jusqu’à MALAGA en ANDALOUSIE. Je veux prouver qu’à 71 ans, avec une polyarthrite et prothèse de hanche, on peut faire des défis. j’irai moins vite que vous, certes..masi j’ai tout mon temps. mon homme me rattrapera en voiture lorsque je l’appellerai. tous les 60 km environ, car je fais régulièrement entre 50 et 60 par jour dan ma Touraine…la crainte que j’ai? c’est qu’il ne me retrouve pas! il a mes médicaments dans la voiture..masi j’y arriverai….bravo à vous. Mimi et son vélo Papillon
Bonjour Michèle,
Bravo pour votre défi à venir. Je vous souhaite vivement d’y arriver, c’est un très beau voyage qui vous attend avec votre mari.
Bonne préparation.
Valentin
Bonjour à vous, c’est un plaisir de parcourir votre récit, merci à vous.
Super voyage, ça donne envie !!!
Merci pour tous ces détails, pour le partage; j’adooooore!! Et ça donne envie! L’été ça doit être trop chaud je suppose?
Merci pour votre retour enthousiaste Elisabeth. En été oui je suppose qu’il fait très chaud dans l’intérieur de l’Espagne et au Portugal. Les paysages doivent être encore plus arides !
Super voyage .c’est vraiment tentant.bonne continuité