Trekking sur le chemin des crêtes du Jura suisse

Trekking sur le chemin des crêtes du Jura suisseC’est parti pour mon premier trekking à pied. Direction le chemin des crêtes du Jura suisse (courir-lemonde)

Pour mon premier trekking à pied, j’ai mis le cap sur la Suisse. Le contexte sanitaire incertain qui n’incite pas à partir trop loin, la présence d’Elisa dans la région du lac Léman pour son stage de fin d’étude et puis l’occasion de parcourir un sentier de randonnée joli et accessible ont fait que je suis parti à l’assaut du chemin des crêtes du Jura suisse à la fin du mois de mai 2021.
Disposant de 8 jours, je prévoyais de randonner sur le chemin des crêtes du Jura suisse entre les villes de Noiraigue et de Nyon. Les 3 premières journées avec Elisa. Les 2 dernières journées avec mon ami Yohan qui habite à Lausanne et 3 journées en solitaire au milieu du voyage.
Néanmoins pour ma première aventure itinérante à pied rien ne s’est passé comme prévu et sans exagérer j’ai même cru ne jamais revenir vivant des montagnes suisses … Voici le carnet de voyage de mon trekking mouvementé sur le chemin des crêtes du Jura suisse. 

Le chemin des crêtes du Jura suisse c’est quoi ?

carte des parcours de randonnée en SuisseLes grands itinéraires de randonnée en Suisse. Marqué par des points rouges,
le chemin des crêtes du Jura est le parcours numéro 5
(capture d’écran sur le site www.myswitzerland.com)

Plus ancien sentier de randonnée de Suisse, le chemin des crêtes du Jura relie Dielsdorf dans le canton de Zurich à Nyon dans le canton de Vaud sur les rives du lac Léman.

Long de 320 kilomètres au total, le tracé donne l’opportunité de découvrir l’ensemble du Jura suisse en seize étapes. Son profil escarpé permet aux randonneurs de tutoyer les plus hauts sommets jurassiens comme le Chasseral (1604 mètres), la Dôle (1677 mètres) et le Mont Tendre (1679 mètres), point culminant du massif.

Aussi, le parcours offre de fantastiques panoramas sur les Alpes, la Forêt Noire et les Vosges. Varié du point de vue des paysages, l’itinéraire traverse également deux régions linguistiques de Suisse. La langue allemande est parlée dans le secteur de Zurich tandis que le Français prend le relais dans les cantons de Romandie.

En résumé :

  • Ville de départ: Dielsdorf (près de Zurich)
  • Ville d’arrivée: Nyon (près de Genève)
  • Distance : 320 kilomètres
  • Dénivelé : 13 700 mètres D+ et autant en D-
  • Étapes officielles : 16
  • Période idéale : de mars à octobre

chemin des crêtes du Jura suisse Balisage du Chemin des crêtes du Jura suisse (courir-lemonde)

Rejoindre Noiraigue depuis Evian les Bains

Samedi 22 mai. Jour de départ pour mon trekking sur le chemin des crêtes du Jura suisse. Premier objectif : rallier le village de Noiraigue dans le canton de Neufchâtel, point de départ de mon aventure jurassienne. Motivée et entrainée, Elisa est également de la partie. Elle va m’accompagner sur les 3 premières journées, en principe jusqu’au village de Sainte-Croix.

Comment rejoindre Noiraigue depuis Evian les Bains ?

  • 1 ère étape : prendre le bateau entre Evian les Bains et Lausanne pour traverser le lac Léman
  • 2 ème étape : prendre un train entre Lausanne et Neufchâtel
  • 3 ème étape : prendre un train entre Neufchâtel et Noiraigue

vignoble et lac de Neufchatel en SuisseEntre Lausanne et Neufchâtel, le chemin de fer offre de beaux panoramas sur le lac de Neufchâtel et les vignobles environnants (courir-lemonde)

Étape 1 de Noiraigue au Creux du Van – 8 kilomètres

Partis en milieu de matinée d’Evian les Bains, nous atteignons Noiraigue vers 15h30. Quelques randonneurs déambulent dans la minuscule bourgade. L’heure est déjà bien avancée alors nous ne traînons pas dans ce petit village suisse. Nos sac-à-dos chargés ; Elisa porte environ 12-13 kg et moi 17-18 kg, nous nous élançons à l’assaut du chemin des crêtes du Jura suisse. C’est parti ! 

Et ça commence très fort ! De Noiraigue, situé à 729 mètres d’altitude, nous grimpons vers le cirque du Creux du Van posé à 1 440 mètres d’altitude. Presque 700 mètres de dénivelé positif en 5 kilomètres !!! Autant vous dire que nous rentrons immédiatement dans le vif du sujet et qu’on ne tarde pas à suer à pleine goutte. L’ascension est très sportive ! Les quelques pauses sont salvatrices et nous permettent de reprendre des forces. Heureusement la pente est assez régulière ce qui permet de prendre son rythme.
Après une très grosse heure de marche, nos efforts sont récompensés par les paysages magnifiques du cirque rocheux du Creux du Van puis un somptueux panorama sur les Alpes bernoises.

Nous marchons encore un ou deux kilomètres avant de planter le bivouac sur une prairie herbeuse. Mauvaise surprise en déballant nos affaires. Elisa a égaré son oreiller de camping. Mince ! Certaine de l’avoir apporté elle revient sur nos pas et le trouve sur le bord de la piste à quelques centaines de mètres de notre lieu de campement. Mal sanglé, il était tombé …
Nous dînons d’un réconfortant repas à base de pâtes au fromage avant de s’emmitoufler dans nos duvets car au départ du soleil la température chute … La nuit s’annonce fraîche ! 

trekking sur le chemins des crêtes du Jura suisseCa commence fort ! 700 mètres de dénivelé positif en 5 kilomètres entre le village de Noiraigue et le Creux du Van (courir-lemonde) 

Trekking Creux du Van Jura suissePanorama sur le Creux du Van (courir-lemonde) 

Bouquetin dans la Jura suisseBouquetin au Creux du Van (courir-lemonde) 

Trekking sur les chemin des crêtes du Jura suisseNous savourons une petite pause face au Creux du Van (courir-lemonde)

Voyage randonnée trekking suissePanorama sur les Alpes bernoises depuis le Jura suisse (courir-lemonde)

Étape 2 du Creux du van au pied du mont Chasseron – 18 kilomètres

La nuit a été reposante. Nous avons bien dormi. Au réveil, il fait frais, guère plus de 2 ou 3°C. Autour de la tente, les nappes de brouillard se dissipent peu à peu laissant poindre le soleil. Dans l’intérieur de la tente, nous prenons des forces avant de reprendre notre itinérance. Bananes, fruits secs, compotes, amandes et muesli sont notre carburant. La journée s’annonce sportive avec une vingtaine de kilomètres à parcourir. Notre idée est de se rapprocher du mont Chasseron pour le bivouac du soir. 

Après la difficile montée d’hier, le parcours commence en douceur. Jusqu’au hameau Les Rochats, nous évoluons sur un plateau qui oscille entre 1 200 et 1 400 mètres d’altitude. Nous traversons des forêts de feuillus qui transpirent et sentent bon l’humus. Aussi, des pâturages verts piquetés de pissenlits en fleur s’étendent sur le flanc des collines. Des vaches y paissent en faisant tinter leurs massives cloches. Atmosphère pastorale au rendez-vous.

Dans l’après-midi nous reprenons de la hauteur. Après le labeur d’une sévère pente, nous profitons d’une belle vue panoramique.
Sur la droite, notre regard se porte sur le Jura français tandis que sur la gauche nous saluons les montagnes enneigées du Parc naturel du Gantrisch où nous avons randonné sous la neige en janvier dernier.

Randonnée sur le chemin des crêtes du Jura suissePassage sur une petite route à travers la forêt (courir-lemonde)

Panorama trekking du Jura suissePanorama sur les alentours boisés côté français (courir-lemonde) 

Panorama sur les Alpes depuis le Jura suissePanorama sur le lac de Neufchâtel au pied plan puis sur les sommets Parc naturel du Gantrisch au second plan (courir-lemonde) 

Femme trekking sur le chemin des crêtes du Jura suisseElisa sur les hauteurs du Jura suisse (courir-lemonde) 

La fin de journée approche et nous arrivons au pied du Chasseron. Environ 18 kilomètres au compteur. Nous sommes contents. Nous dénichons le terrain idéal pour implanter le bivouac du soir à l’orée d’une forêt de conifères.
Comme Elisa a froid nous décidons d’allumer un feu pour se réchauffer au coin des flammes. Ne connaissant pas trop la réglementation suisse en matière de feu de camp, j’avoue ne pas être trop rassuré d’autant plus que nous sommes au bord d’un sentier de randonnée. Mais tout se déroule bien et nous profitons de cette nouvelle soirée dans la nature.

Bivouac feu de camp sur le chemin des crêtes du Jura suisseBivouac et feu de camp au pied du Chasseron (courir-lemonde) 

Randonnée sur le chemin des crêtes du Jura suisse

Étape 3 du pied du chasseron au refuge de Grange Neuve – 18 kilomètres

Du pied du CHASSERON a Sainte Croix avec Elisa – 10 kilometres

Le début de cette troisième étape nous rappelle un peu la première journée avec une belle montée pour se mettre en jambes. 4 kilomètres de montée pour attaquer la journée et atteindre le sommet du mont Chasseron (1 607 mètres d’altitude) l’un des points hauts du Jura suisse. A cours d’eau, nous faisons le plein dans une métairie (ferme – restaurant) située à 2 kilomètres du sommet. Nous trouvons des métairies tout au long du parcours. L’accueil y est inégal selon les lieux. Parfois chaleureux . Parfois frisquet.
Bien que sportif, nous apprécions ce début d’étape. La vue sur le lac de Neufchâtel est grandiose depuis les hauteurs ! Quel panorama ! Nous oublions les douleurs (notamment au niveau des trapèzes) devant la beauté sauvage des paysages suisses. 

Après le mont Chasseron, l’itinéraire suit une longue ligne de crêtes dénudée. Le vent souffle avec véhémence et refroidit nos corps humidifiés par l’intense effort de la montée. Puis, une longue descente de 4 kilomètres à travers pâturages et forêts nous guide vers la ville de Sainte-Croix, terminus de l’aventure pour Elisa.
En début d’après-midi, nous déjeunons d’une généreuse assiette dans un kebab bon marché. Vers 17h00, c’est l’heure des embrassades sur le quai de la petite gare de Sainte-Croix. Elisa rentre à Evian les Bains. Dans un premier temps, un train va la transporter à Lausanne puis elle prendra le bateau pour retrouver son appartement d’Evian les Bains en soirée. Les au revoir sont assez difficiles. Bien que de courte durée, nous avons partagé une superbe aventure sur le chemin des crêtes du Jura suisse et ça nous donne envie de réitérer ce type d’aventure à l’avenir.

Metairie Jura suissePetite ferme suisse au pied du Chasseron (courir-lemonde) 

toilette en SuisseHumour suisse (courir-lemonde)

Panorama sur le lac de Neufchâtel depuis le ChasseronVue grandiose sur le lac de Neufchâtel depuis le Chasseron (courir-lemonde)

Panorama sur le lac de Neufchâtel depuis le Chasseron dans le juraRandonnée en couple sur le chemin des crêtes du Jura suisseTrekking en amoureux dans le Jura suisse (courir-lemonde)

DE Sainte Croix AU REFUGE DE GRANGE NEUVE EN SOLITAIRE – 8 kilometres

Me voilà seul. Sensation particulière un peu déstabilisante. Me retrouver seul en voyage ne m’était plus arrivé depuis la fin de mon voyage à vélo en Scandinavie réalisé entre juin et septembre 2018. Presque 3 ans. Une éternité !

La sortie de Sainte-Croix est un peu délicate. Je tâtonne. Le balisage du chemin des crêtes du Jura suisse est aléatoire et je peine à le suivre. Alors, je m’arrête, j’observe et je m’oriente « au flair ».
Le relief est éprouvant. Depuis la sortie du village, je grimpe, je grimpe et je grimpe encore ! L’effort est soutenu. A force de grimper, j’atteins les hauteurs et la corniche formée par les magnifiques Aiguilles de Baulmes. Le panorama est somptueux. En ligne de mire : les Alpes les lacs de Neuchâtel et du Léman, la Dôle et le Chasseral, les sommets jurassiens.

Après les Aiguilles de Baulmes, j’emprunte un chemin qui descend à pic vers le col de l’Aiguillon. Ici, la frontière franco-suisse est toute proche. L’ambiance est spéciale, propre à une frontière. Je ne me sens pas à l’aise. Au bord de la route en sous-bois, plusieurs bunkers tagués renforcent mon sentiment étrange. Heureusement, je m’extirpe en vitesse de cette zone pour retrouver la quiétude des alpages …

Aiguilles de Baulmes Jura Suisse Panorama grandiose depuis les Aiguilles de Baulmes (courir-lemonde) 

Trekking sur le chemin des crêtes du Jura suisseLe lac de Neufchâtel depuis les Aiguilles de Baulmes (courir-lemonde) 

Il est 20h00. L’heure tourne. Je me sens bien en cette fin de journée et j’ai envie de poursuivre encore un peu. Le ciel s’obscurcit mais rien d’anormal : la fin de journée approche.
Après une nouvelle ascension, je passe le refuge – buvette de Grange Neuve et file confiant à l’assaut du mont Suchet qui me fait face avec l’idée de bivouaquer en contrebas du sommet près d’un bosquet de pins.

21h00. Je décide d’installer mon campement même si le terrain n’est pas idéal. Ce pâturage en contrebas du mont Suchet est légèrement en pente, semé de rochers et exposé au vent … Mais comme je ne parviens pas à trouver mieux je n’ai pas d’autres choix que de me poser ici d’autant plus que le ciel s’assombrit sérieusement à présent.

En l’espace d’une poignée de minutes, la météo change. Le ciel s’obscurcit encore, le vent forcit subitement et la température dégringole. Balloté par les rafales, j’ai toutes les peines du monde à fixer ma tente au sol. Mais ce n’est que le début. Les conditions météorologiques empirent encore. Des grêlons gros comme des balles de golf se mettent à tomber du ciel et me balafrent le visage. Les nuages défilent à toute allure dans le ciel ténébreux.

Malgré tout, j’essaie de garder mon sang froid et je m’applique à installer la tente au plus vite. J’y parviens non sans mal et file me réfugier à l’intérieur. Ouf ! Me voilà à l’abris du déluge. Cependant, quelque chose ne va pas. Je n’ai pas du tout cas envie de déballer mon matériel pour la soirée. Je cogite, je réfléchis, je songe à ma situation.

Les conditions météorologiques se dégradent davantage. Voilà que l’orage s’en mêle. Depuis mon logis, j’aperçois des éclairs se former sur les montagnes du Jura français.  La grêle redouble d’intensité au même titre que les bourrasques de vent. C’est l’apocalypse !
Seul, perdu dans les montagnes du Jura suisse, dans ma tente installée sur un pâturage exposé aux vents et avec des rochers susceptibles de s’écraser sur moi … Je commence à paniquer car je sais que mon bivouac est mal placé en cas d’orages. Déjà qu’en temps normal, j’ai peur des orages et de la foudre … Là c’est la totale !

Mon instinct me dicte de quitter les lieux immédiatement. Stressé, j’empaquète tout ce que je peux dans mon sac à dos et je démonte la tente à la va-vite. Autour de moi, la grêle continue de me griffer. Le vent me décoiffe et l’orage se rapproche dangereusement. C’est sauve qui peut ! Je balance ma tente dans un creux près d’un arbre isolé et je détale avec mon sac-à-dos de 17 kg en direction de la buvette de Grange Neuve située à environ 1 kilomètre de là. A ce moment là, je n’ai absolument plus rien à foutre de cette tente qui m’a pourtant coûté un bras …

L’orage est désormais au dessus de ma tête. Le tonnerre gronde et les éclairs déchirent le ciel. J’ai réellement peur de mourir ce soir alors je cours, je fonce de toutes mes forces, le cœur battant la chamade. Sauf que les lacets de mes chaussures se défont et je tombe tête la première sur le chemin boueux et glissant. Je me relève immédiatement propulsé par l’adrénaline. Je crie des paroles au ciel « ça ne peut pas se finir comme ça » et je prie à chaque éclair pour ne pas être victime de la foudre dans les secondes qui suivent.

Quel chemin de croix. Le trajet vers Grange Neuve est interminable. Je m’encourage à chaque mètres qui m’en rapproche un peu plus. Je commence à y croire quand je l’aperçois enfin. Mais le refuge sera t-il ouvert ? Quelqu’un m’ouvrira t-il ? A quelques mètres de la bâtisse, je distingue une lumière. Lueur d’espoir !
En transe, je frappe à la porte une énergie incontrôlée. Un homme vient m’ouvrir. Transi de froid et de stress, à la limite des larmes, je lui explique ma situation. Je dois faire tellement pitié à voir. Un peu rustre, il m’accueille bien volontiers même si je décèle un air un poil moqueur dans son regard. Je m’en fiche royalement et le remercie mille fois. Je suis en vie c’est là seule chose qui compte à mes yeux ce soir. Mon premier réflexe est d’appeler Elisa pour lui crier que je suis en vie. Elle est sous le choc de l’histoire que je viens de vivre. Moi aussi !

Les minutes passent. Je me change puis me réchauffe au coin du feu. Mon mental se calme peu à peu en discutant avec les deux autres personnes attablées dans cette auberge de montagne. Je commande une croute au fromage, spécialité maison pour me remettre de mes émotions. Mais à vrai dire, je cale devant le plat alors que je n’ai pas mangé depuis de longues heures.
Plus tard dans la soirée, mon hôte me guide à la lueur d’une frontale dans le dortoir situé dans la grange et destiné à accueillir des randonneurs. Je m’allonge. Encore sous le choc de cette mésaventure je ne fermerais pas l’œil de la nuit.
Mais qu’importe … Je suis vivant !

Randonnée dans le Jura suisseJe ne le savais pas encore mais … la tempête arrive (courir-lemonde)

Croute royale gastronomie Jura suisseAprès la « peur de ma vie » le réconfort d’une bonne croûte au fromage au coin du feu dans le chalet de Grange Neuve (courir-lemonde)

dortoir chalet de Grange Neuve Jura suisse

Le dortoir du refuge de montagne où j’ai passé la nuit au sec pour la modique somme de 5 CHF (courir-lemonde)

Étape 4 du refuge de Grange Neuve à Vallorbe – 16 kilomètres

Au petit matin, tout est blanc autour de Grange Neuve. Un épais brouillard enveloppe le paysage hivernal. Guère habitué à la vie en montagne, je suis surpris par ces conditions extrêmes. Nous sommes seulement à 1 350 mètres d’altitude et à quatre semaines de l’été. Mes hôtes m’expliquent que c’est plutôt rare de voir une telle tempête à cette période mais que ça arrive de temps en temps.
L’enseignement majeur de mes dernières mésaventures est qu’en montagne les conditions météorologiques peuvent changer vite et qu’il est primordial de se tenir informé de celles-ci quotidiennement. Je rajouterais aussi qu’il faut rester humble face à la toute puissance de dame Nature. Une vraie leçon de survie dans la nature. 

Je prends mon temps ce matin. Je déguste chaque bouchée de mon petit-déjeuner. L’appétit est revenu, c’est bon signe !
En fin de matinée, je retourne sur le « lieu du crime » à 1 kilomètre de là. En chemin, je repense à ma folle course de la veille et je m’entends encore hurler « ça ne peut pas se finir comme ça ». Je retrouve ma tente au pied de l’arbre où je l’avais laissée. Gorgée d’eau. En vrac, les arceaux sont là aussi. Tout en songeant à la suite du trekking, je rentre au refuge pour étendre et sécher mon équipement.

J’ai bien réfléchi. Je n’ai pas la tête à poursuivre mon trekking sur le chemin des crêtes du Jura suisse. Choqué, encore sonné par l’épisode d’hier soir, je ne me revois pas bivouaquer ce soir. Ni même le lendemain et le surlendemain.
En plus, mon ami Yohan qui devait me rejoindre sur les deux dernières étapes s’est blessé et ne pourra pas m’accompagner. Mon idée est de marcher cet après-midi jusqu’à la ville de Vallorbe, distante d’une quinzaine de kilomètres et de monter dans le train pour Lausanne avant de rejoindre Elisa de l’autre côté du lac Léman.

Tempete de neige trekking jura suisseAu lever du jour, tout est blanc (courir-lemonde) 

chemin des cretes du Jura suisse SuchetLa neige a fondu. Voici le chemin emprunté la veille en courant sous l’orage et la grêle en direction de l’auberge de Grange Neuve (courir-lemonde) 

bivouac tempete dans le Jura suisseMa tente que j’avais laissée en catastrophe au pied de cet arbre la veille
(courir-lemonde)

Entre Grange Neuve et Vallorbe, le profil est principalement descendant. Cet après-midi, la météo est clémente. Je savoure tranquillement la quatrième et déjà dernière étape de mon trekking sur le chemin des crêtes du Jura suisse. Le rythme est convenable mais mon esprit n’a qu’une hâte : retrouver Elisa et la serrer dans mes bras.
En fin d’après-midi, j’atteins Vallorbe et je saute dans le train pour Lausanne. Traversée du lac Léman en bateau et me voilà de retour à Evian les Bains 4 jours plus tôt qu’initialement prévu.

Vue sur le lac Leman depuis le chemin des cretes du Jura suisse

Le lac Léman en arrière plan (courir-lemonde) 

Paturage vert et vaches dans le jura suisseCarte postale typique du Jura suisse au printemps (courir-lemonde) 

Bilan de mon trekking sur le chemin des crêtes du Jura suisse

En chiffres :

  • 4 étapes entre Noiraigue et Vallorbe
  • 60 kilomètres au total

Mes coups de cœur :

  • La beauté des paysages du Jura suisse
  • Le Creux du Van
  • Le Chasseron et son panorama sur le lac de Neufchâtel
  • Les aiguilles de Baulmes
  • Le chemin de fer suisse qui dessert de nombreux villages

Les apprentissages :

  • J’ai appris que la météo peut changer vite en montagne et qu’il est indispensable de consulter les prévisions régulièrement
  • Savoir rester humble face à la puissance de dame Nature
  • Anticiper davantage la tombée de la nuit pour planter le bivouac en montagne

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