12 ème épisode saison 2010 : le Menestrail de Moncontour (24 km ; 800 m D+)

Un cru dantesque pour cette édition du Menestrail de Moncontour

du grd Chap

C’est moi sur une portion montante et boueuse du Menestrail. Incontestablement, il s’agit de la course la plus exigeante à laquelle j’ai participé pour le moment (photo menestrailmoncontour.fr/)

Début de séjour costarmoricain et avant course 

C’est samedi 4 Décembre en début d’après midi que je pris la route de St Brieuc afin de rallier mon pied-à-terre du soir, l’hôtel formule 1 de Tregueux. Malgré la météo pluvieuse, le trajet d’un peu plus de 200 kilomètres s’est très bien passé.
Puis confortablement installé, j’ai passé une calme soirée à suivre les exploits tennistiques du double français en Serbie et à regarder l’élection de miss France durant laquelle la Bretagne a une fois encore été à l’honneur.

Dimanche, il est 6h30 quand mon réveil sonne. Je suis bien motivé pour affronter le Menestrail. Après avoir pris mon petit déjeuner, ma douche et préparé mes affaires j’ai mis le cap sur la typique cité médiévale de Moncontour.
A 7h45, je quitte le formule 1 de la zone hôtelière de la Hazaie boosté par les chansons de Mylène Farmer. Le temps est pluvieux mais relativement doux. Pour rejoindre Moncontour, la route est très sinueuse ce qui m’oblige à rouler doucement d’autant plus que des nappes de brouillards persistent.

A 8h15, j’arrive à Moncontour, charmante petite cité de caractère. La neige encore bien présente donne un attrait supplémentaire à cette citadelle médiévale costarmoricaine. Puis je rejoins le site du départ qui se localise sur les hauteurs de la ville. Après m’être garé je part chercher mon dossard.
Par la suite, je mets mon dossard, prépare mes provisions pour la course et pars m’échauffer un peu. Mon échauffement se limitera à quelques tranquilles foulées par ci par là.Vers 9h15 je reviens une dernière fois à ma voiture pour enlever ma veste thermique et mon cuissard long. Pour la course malgré la météo plutôt fraîche (5°C) et pluvieuse, j’opte pour le t-shirt, le cuissard court, un bonnet, des manchettes et une ceinture avec bidons pour me ravitailler.

Moncontour village de France

De part son cadre et son architecture, Moncontour fait partie des villages de caractère (photo www.villagesdefrance.fr/)

Un départ entre prudence et prise de risques 

A 9h30, le départ du Menestrail est donné autour d’une champêtre piste d’athlétisme jouxtant le complexe sportif de Moncontour.
Environ 350 coureurs partent à l’assaut des 24 kilomètres et 800 mètres de dénivelé positif de ce trail. Le premier kilomètre est descendant dans la citadelle moncontouraise. J’opte pour un départ somme toute assez rapide tout en restant prudent car le bitume porte encore à certains endroits les marques des précipitations neigeuses du milieu de semaine. Puis le circuit quitte les rues de Moncontour pour un champs boueux suivi d’un abrupt coteau ce qui a pour effet de me mettre dans l’ambiance. L’escalade de ce coteau boisé due se faire au ralenti à cause des nombreux coureurs présents. Les deux kilomètres suivants sont majoritairement descendants. Malgré la boue déjà bien présente, j’ai plutôt de bonnes sensations en parcourant ces sauvages chemins. Après environ trois kilomètres, le moral est au beau fixe mais je sais que le plus dur reste à venir.

parcours denivelé

Le profil du Menestrail confirme qu’il s’agit bien d’une course exigeante (photo menestrailmoncontour.fr/)

 » boue, neige, pluie et vent : un cocktail explosif « 

Puis se profile une grosse côte que je gravis plutôt bien, au train. Je dépasse même quelques coureurs. Mon rythme est plutôt satisfaisant. Néanmoins, je pense à la suite de la course et n’oublis pas de me ravitailler en liquide (eau sucrée) et en solide (morceau de pâte de fruits). Les paysages de collines boisées, de coteaux blanchis par la neige, de ruisselets ondulants dans la forêt sont vraiment majestueux: c’est un véritable délice pour moi, amoureux de ce genre de paysages bucoliques.

La boue est vraiment très très présente sur ce premier tiers du parcours. Dans chaque descente ce sont de véritables exercices d’équilibristes que doivent produire les participants du Menestrail. A ce petit jeu là, je pense m’en être pas trop mal sorti puisqu’en dépit de quelques frayeurs je ne suis jamais tombé. Malgré l’enchaînement des difficultés, je me sens plutôt en bonne forme vers le tiers du parcours. Je dépasse même quelques coureurs notamment dans les raides côtes du parcours.

photo illustration 1

La neige était bien présente sur cette édition du Menestrail (photo menestrailmoncontour.fr/)

 » les montagnes russes costarmoricaines « 

Vers l’heure de course, les côtes et descentes s’enchaînent d’ou l’expression de « montagnes russes costarmoricaines ». C’est vraiment très exigeant ! Chaque descente demandait de la lucidité tandis que les côtes étaient de plus en plus ardues. Par moment, quand celles-ci sont trop pentues, j’opte pour de la marche rapide afin de m’économiser. C’est d’ailleurs la pratique des traileurs autour de moi. J’atteint les environs de la mi-course en relative bonne forme. Je me sens vraiment pas mal. Le chrono indique aux alentours des 1h10.

La seconde partie du Menestrail sera beaucoup plus difficile que les 12 kilomètres initiaux. Progressivement les kilomètres accumulés depuis le début de la course vont commencer à me peser ! En plus du relief très hyper escarpé, d’autres difficultés comme la traversée de plusieurs cours d’eau complique ma progression. Par moment les eaux glaciales de ces ruisselets m’arrivent jusqu’au genou.

Tant bien que mal je parviens à rallier les environs du 20 ème kilomètre ( sur la fin du parcours, il m’est arrivé de demander à certains bénévoles les kilomètres qui me séparaient de l’arrivée).

photo illustration 2

Passage dans un ruisseau de boue glaciale (photo menestrailmoncontour.fr/)

Un final dantesque et horrible

Vers le 20 ème kilomètre (environ 1h50/55), je me sens beaucoup moins bien. La fatigue m’envahit assez subitement. Le parcours est très difficile à ce moment là, empruntant un petit chemin à flanc de coteau. Quelques coureurs commencent à revenir sur moi. Les trois derniers kilomètres seront terribles pour moi. Tellement horrible que je ne me rappelle pas de grand chose si ce n’est que je me faisais beaucoup dépasser sur des portions globalement plates puis descendantes. Je n’ai plus de jus et j’alterne marche et course. Je peine à courir plus d’une minute consécutivement. Le profil est maintenant descendant jusqu’au pied de Moncontour. Enfin j’aperçois cette charmante bourgade après 23 kilomètres d’effort !

Il me reste alors un ultime kilomètre en côtes dans les typiques ruelles de la cité moncontouraise. Cette dernière ascension est un véritable supplice, je passe mon temps à marcher, dès que je retrouve un peu de force je fais quelques foulées mais je n’en peux plus, je suis exténué, à la ramasse et à l’agonie. Je remercie les coureurs et les spectateurs qui m’ont encouragé et aidé à finir.
A 200 mètres de l’arrivée se profile un véritable bourbier dans lequel je patauge. Je glisse, je marche de travers. Je n’ai plus aucune lucidité !
Je finis comme je peux et passe la ligne d’arrivée éreinté par l’extrême difficulté du Menestrail de Moncontour. Au final, je me classe 77 ème du Menestrail en 2h29’09.

Une fois la ligne d’arrivée passée je me dirige vers la zone de ravitaillement située à l’intérieur d’une salle de sport. J’ai l’impression d’être défoncé comme après une soirée très arrosée. Je suis affamé et saute sur la soupe chaude et les sandwichs proposés par les organisateurs. Je me dirige aussi vers les liquides (jus d’orange, eau) pour me réhydrater avant de m’asseoir. Un petit mot sur mon retour en terre ligérienne qui s’est admirablement bien passé. Malgré de virulentes douleurs, j’ai fait excellente route dopé entre autre par les chansons d’ABBA , de Mylène Farmer et les musiques electro des années 2000 à 2010.

Classement et analyse 

1 DIAS Carlos – 1 Se h. – UALANGUEUX 01:51:54

2 TULANE Sylvain – 2 Se h. – RENNES 01:52:13

3 LE VELLY Fabrice – 1 V1 h. – PAIMPOL ATHLE 01:55:58

77 CHAPALAIN Valentin – 37 Se h. – CARQUEFOU 02:29:09

312 coureurs classés

Ce Menestrail de Moncontour 2010 restera pour moi une excellente expérience riche en enseignements. Tout d’abord en dépit de mon horrible fin de course j’ai réalisé une performance en adéquation avec mon objectif initial qui était de mettre entre 2h15 et 2h30. En effet j’ai parcouru ces 24 km en 2h29’09 en me classant dans le premier quart du peloton ( 77 ème / 312 arrivants).
Ensuite j’ai pris beaucoup de plaisir sur cet exigeant trail. D’une part, j’ai eu de très bonnes sensations durant les 20 premiers kilomètres. D’autre part, j’ai beaucoup apprécié les paysages ( coteaux enneigés, collines forestières, ruisseaux de fond de vallée et bien sur la pittoresque cité médiévale de Moncontour).

En revanche j’ai vécu quatre derniers kilomètres terribles. Selon moi trois arguments peuvent expliquer cette fin d’épreuve délicate.

1) Le Menestrail (800 mètres de denivelé positif) est un trail hyper exigeant avec un nombre incalculable de côtes et de descentes. Au bout d’un moment ces « montagnes russes » fatiguent les organismes surtout quand on est pas tellement habitué à ce genre d’effort. La pluie, la neige et la boue omniprésente tout au long de l’épreuve ont fait de cette édition 2010 un cru dantesque.

2) C’est la première fois que je participais à une course aussi longue. En effet jusqu’à présent jamais je n’avais couru plus de 21,1 km en compétition et jamais je n’avais couru plus d’1h35 lors d’une épreuve. Même si j’avais effectué de longues sorties durant ma préparation, ce manque de vécu sur les longues distances m’a certainement coûté les quelques minutes perdues en fin d’épreuve.

3) Enfin cette baisse de régime en fin de course est certainement le fruit d’un début de fringale. En effet même si je me suis correctement alimenté tout au long de l’épreuve (eau sucrée, pâte de fruit), j’ai ressenti sur la fin du Menestrail des symptômes digne d’une fringale ( faim, déshydratation, manque de force…).

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