12 ème épisode saison 2012 : le marathon d’Amsterdam (42,195 km)

Régularité et sérénité : les maîtres mots de ma réussite
sur le marathon d’Amsterdam

Che moiArnaud et moi lors du retrait des dossards le samedi. Blessé, Arnaud n’a malheureusement pas pu prendre part au semi-marathon (photo Gaétan)

Dimanche 21 octobre 2012 : c’était le jour J ! Après de longs mois d’attente depuis mon inscription, j’allais enfin pouvoir en découdre avec mon premier marathon, celui d’Amsterdam. Avec le Danmark Rundt, c’était mon principal objectif sportif de la saison. Cependant, depuis la mi-août ma préparation n’avait pas été optimale et je n’abordais pas ce marathon hollandais dans les meilleures dispositions. Mais avec un mental au rendez-vous, j’avais bien l’intention de rallier l’arrivée, si possible dans un chrono compris entre 3h45 et 4h00. 

Début de séjour amstellodamois et avant course

Le marathon d’Amsterdam était aussi l’occasion de découvrir une nouvelle capitale européenne après København et Brussels notamment. Ainsi avec Arnaud, je suis arrivé à Amsterdam le vendredi après midi tandis que notre retour en France était prévu pour mardi soir afin de profiter au maximum de cette escapade hollandaise. Quant à Gaétan, il nous a rejoint le lendemain matin alors que nous nous remettions tout juste d’une première soirée amstellodamoise riche en émotion. Quelques excès qui n’allaient tout de même pas mettre en péril ma participation au marathon. D’ailleurs, c’est samedi midi que nous avons été récupérer nos dossards à proximité du stade Olympique. Le samedi après-midi fut consacré à la découverte du centre-ville d’Amsterdam et contrairement à la veille, la soirée fut nettement plus calme et dédiée à la récupération à quelques heures d’affronter les 42,195 kilomètres.

Le dimanche matin, le réveil sonna à 6h45; c’était le Grand Jour, l’heure de mon dépucelage sur cette distance mythique. J’étais assez confiant même si comme avant toute nouvelle expérience une légère appréhension me titillait. Mentalement je me sentais très bien, je croisais juste les doigts pour que le physique tienne aussi la distance. Après une douche vivifiante et un déjeuner à base de gaufres au miel, j’ai pris la direction du stade Olympique en compagnie de mes camarades qui avaient eu le courage de se lever pour m’accompagner. Blessé quelques jours auparavant, Arnaud n’allait malheureusement pas pouvoir prendre part au semi-marathon.

Partis vers 8h20 de l’auberge de jeunesse pour un départ à 9h30, le timing était un peu juste notamment du fait de la faible fréquence des métros en ce dimanche matin. La pression monta quelque peu, pas l’idéal avant d’aborder pour la première fois un marathon. Finalement plus de peur que de mal puisque à 9h20 j’atteignis les environs du départ. Il ne me restait qu’à pénétrer dans l’enceinte du stade Olympique: un moment très excitant car depuis l’extérieur, on entendait les clameurs des supporteurs surchauffés ainsi que le speaker de l’événement à une dizaine de minutes du départ.

Un départ assez tranquille sans trop me préoccuper du chronomètre … 

A 9h30, le départ officiel du marathon fut donné. Sur l’écran géant du stade, l’ensemble du peloton apercevait les Kényans, Éthiopiens et les autres coureurs favoris partir sur les chapeaux de roues. Pour ma part il me restait une dizaine de minutes à attendre. Je restais assez serein et décontracté même si progressivement la pression montait. Les conditions météorologiques étaient plutôt bonnes bien qu’il faisait un peu frais. Le thermomètre affichait 11°C dans un ciel très grisâtre. Un peu plus de 11 minutes plus tard, ce fut à mon tour de franchir la ligne de départ pour partir à l’assaut des 42,195 kilomètres du marathon d’Amsterdam. L’ambiance était très chaleureuse ; ce départ fut un grand moment. L’excitation était au rendez-vous même si forcément j’aurai préféré vivre ce moment à deux ou à plusieurs. De fait, j’eus une pensée pour mon acolyte Tom qui sans sa longue blessure aurait été à mes côtés au départ.

Contrairement à ce que j’avais prévu, je pris un départ relativement tranquille. En effet la forte densité de coureurs ne permettait pas d’adopter une allure très rapide sur les premiers kilomètres. De fait plutôt que de m’user en slalomant entre les participants et en ayant un rythme saccadé, j’ai préféré jouer la sécurité en savourant les premiers kilomètres de ce marathon. 
Il régnait une atmosphère joviale et festive dans les rues d’Amsterdam au passage des coureurs et malgré la météo peu clémente en ce dimanche matin, le public était très nombreux massé tout au long du parcours et encourageait les coureurs. Pour ma part, j’étais bien dans ma course, à la fois concentré et décontracté. Je dégustais ces premiers kilomètres sans me préoccuper du chronomètre. Au passage du 5 ème kilomètre, ma montre indiqua 28’19 (10,6 km/h). J’avais un peu de retard sur mes prévisions mais celui-ci n’avait rien d’irrémédiable d’autant plus que progressivement je commençais à prendre mon allure de croisière.

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C’est moi très certainement entre le 10 ème et le 15 ème kilomètre (photo http://www.marathon-photos.com)

… avant de trouver mon allure de croisière 

Entre le 5 ème et le 15 ème kilomètre, j’ai adopté un rythme très régulier autour des 11,3 km/h. Au fil des kilomètres, le peloton se dilatait ce qui me permis enfin de prendre mon allure de croisière. Le parcours tracé dans la partie méridionale de la capitale hollandaise était très agréable grâce entre autre à un public omniprésent. Vers le 7 ème kilomètre, j’aperçu d’ailleurs Gaétan et Arnaud sur le bord de la route ce qui eu le mérite de m’insuffler une dose de motivation supplémentaire. J’atteignis le 10 ème kilomètre après 54’37. Au quasi quart de la course, j’étais confiant car les sensations étaient satisfaisantes. Vers l’heure de course, je pris le soin d’ingurgiter un premier gel. Tout au long du marathon je pense avoir été très sérieux quand à mon alimentation et mon hydratation, ce qui je pense a déterminé mon état de relative fraîcheur à l’arrivée.

Puis du 10 ème au 15 ème kilomètre, j’ai poursuivi sur le même tempo, une allure légèrement supérieure à la majorité des coureurs qui gravitaient autour de moi.  Je me rappelle avoir pris l’inspiration d’une charmante participante blonde qui elle aussi dépassait des coureurs à ce moment de la course. Vers le 13 ème kilomètre, nous quittâmes véritablement la ville pour une parenthèse d’une douzaine de kilomètres sur les berges de l’Amstel, paisible et reposant cours d’eau du sud de la métropole hollandaise.

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Non loin de la mi-course (photo http://www.marathon-photos.com)

Petit coup de mou entre le 17 ème et le 25 ème kilomètre

Le 15 ème kilomètre passé en 1h20’57, je poursuivis mon effort le long de l’Amstel sur laquelle des canoës  avirons et autres bateaux naviguaient. La cadre était très tranquille, peut-être un peu trop même. En effet le public était nettement moins présent sur cette portion davantage « naturelle » ce qui n’était pas trop pour me plaire, moi qui est tendance à être transcendé par les encouragements. De plus, étant donné qu’on approchait de la mi-course, le poids des kilomètres commençait à se faire sentir. Rien d’alarmant mais je craignais que cela empire rapidement.

J’atteignis le semi-marathon en 1h53’10 soit 11,2 km/h de moyenne. J’accusais à peu près 6′ de retard par rapport à ce que j’envisageais mais j’avais bon espoir de refaire mon retard car dans mes prévisions je tablais sur un départ plus rapide et une fin de course très lente. Ainsi je me disais que si j’arrivais à maintenir cette allure jusqu’au terme de l’épreuve je serai dans les clous. Entre le semi et le 25 ème kilomètre (2h13’10), le parcours longeait encore l’Amstel. Bien que ce cadre verdoyant était très agréable j’avais hâte de revenir dans une zone plus urbanisée où, à coup sur, le public serait de nouveau présent.

Puis de très bonnes sensations jusqu’au 35 ème kilomètre 

Le passage du 26 ème kilomètre marqua le retour dans Amsterdam. Comme je l’espérai un grand nombre de supporters étaient massés le long de la longue longue avenue qui nous emmenait dans une zone industrielle. Alors que les paysages n’avaient aucun charme particulier, j’ai paradoxalement beaucoup aimé ce passage du fait notamment d’excellentes sensations. D’ailleurs c’est sur le segment du 25 ème au 30 ème kilomètre que j’ai adopté l’allure la plus élevée (25’48) ce qui me permis d’atteindre ce dernier en 2h38’58. Au presque trois quart du marathon, même si les jambes commençaient à devenir très douloureuses, j’étais étonné de mon état de fraîcheur. Certes, j’avais un peu couru en sous régime sur les premiers kilomètres mais je m’attendais toutefois à voir ma lucidité dégringoler au fil du temps.

A 12 kilomètres du terme de l’épreuve, je commençais à y croire d’autant plus que j’étais sur une bonne dynamique. Néanmoins je craignais le fameux et terrible mur du 30 ou 35 ème kilomètres que j’avais tant lu dans des récits de marathoniens. Pour l’éviter ou le retarder au maximum, je continuais de m’alimenter régulièrement, ne sautant  plus aucun ravitaillement. Du 30 ème au 35 ème, j’ai gardé une allure très honorable qui me permis de refaire mon retard sur mes prévisions chronométriques. Ainsi, j’atteignis le 35 ème kilomètre après 3h05’01.

30 35 ème kilo solide

C’est moi certainement entre le 30 ème et le 35 ème kilomètre (photo http://www.marathon-photos.com)

Un mental solide pour conclure mon premier marathon 

Il me restait 7 kilomètres à parcourir. C’était à la fois peu et beaucoup car j’avais déjà parcouru 35 kilomètres auparavant, chose que je n’avais jamais fait auparavant. Mes jambes étaient très lourdes mais je sentais que mentalement j’étais fort. Je restais lucide et concentré.
Dans ce final, le rôle du public a encore été très important. C’était mon moyen à moi de rester concentré après plus de trois heures d’effort. Pour cela, je captais des regards, cherchais des sourires, et je manifestais une grande excitation lorsque j’apercevais des spectateurs français. Dans ce public très international (Allemands, Britaniques, Italiens, Espagnols, Scandinaves, Russes, Canadiens, Étasuniens , Sud-Africains), les Français étaient d’ailleurs bien représentés.
A partir du 36/37 ème kilomètre, je sentis mon allure diminuer progressivement. J’étais nettement moins aérien qu’une heure auparavant. Néanmoins, la lucidité aidant, je ne perdais pas à l’esprit le rôle crucial de l’alimentation comme quoi on apprend de ses erreurs (cf Menestrail de Moncontour 2010) et j’avalais mon dernier gel à la framboise.

A cet endroit du marathon, beaucoup de coureurs étaient à l’arrêt ou marchaient en exprimant une grande souffrance. Cela me renforça dans l’idée que j‘avais adopté la meilleure stratégie pour un premier marathon et par rapport à ma préparation pas optimale. Le 40 ème kilomètre du marathon dans le Parc Vondel fut certainement le plus difficile. Les courbatures se faisaient douloureuses mais tant bien que mal je parvenais à maintenir un rythme correct autour des 10,5/11 km/h. Comme l’aurait dit Tom,  » mes jambes couraient toutes seules ».

finish fou

Euphorique à quelques hectomètres de l’arrivée (photo http://www.marathon-photos.com)

Heureusement l’arrivée se profilait et le 41 ème kilomètre passé, porté par une foule déchaînée, j’accélérai subitement tentant de suivre un coureur qui lui aussi souhaitait terminer à bloc. Mais, me sentant trop juste, je me ravisai et attendis quelques hectomètres avant de lancer mon sprint. L’entrée dans le stade Olympique fut exceptionnelle. Bien que loin d’être plein, l’ambiance y était phénoménale. Sans trop réfléchir, certainement pour finir en apothéose mon premier marathon, j’ai lancé un sprint venu d’ailleurs à mon arrivée sur la piste. Euphorique, j’ai conclu ce beau marathon d’Amsterdam à bloc et sous les applaudissements du public, en 3h41’51 soit 11,4 km/h de moyenne. 

tough guys sprint

Au sprint sur la piste du stade olympique d’Amsterdam (photo http://www.marathon-photos.com)

Me voilà marathonien et c’est avec une grande fierté que j’ai posé pour la photo souvenir à peine arrivé. Après m’être étiré et ravitaillé, j’ai fini par retrouver mes acolytes à l’endroit prévu. J’avais donc rempli mon objectif à savoir terminer le marathon et si possible dans un chrono entre 3h45 et 4h00. J’avais même fait mieux puisque j’ai franchi la ligne en 3h41’51. Cela me laisse une bonne marge de progression pour les prochains marathons où j’aurai pour mission d’améliorer cette première marque de référence. 

médaille chap

Quelques minutes après mon arrivée avec la médaille de finisher du marathon d’Amsterdam en main (photo http://www.marathon-photos.com)

Classement 

1 CHEBET Wilson Kenya 2h05’41

2  GEBRETSADIK Abrha Ethiopie 2h06’21

3  ASSEFA Bentavehu Ethiopie 2h06’22

4240 CHAPALAIN Valentin France 3h53’18 (chrono officiel) et 3h41’51 (chrono réel)

10 145 classés / 13 000 inscrits

chap stade médaille

Heureux d’avoir bouclé mon premier marathon en 3h41’51 à Amsterdam (photo Arnaud) 

Ce marathon d’Amsterdam clôt une saison 2012 qui aura été riche en émotion et en performance avec d’une part de nouveaux record sur 10 kilomètres et semi-marathon et d’autre part, la participation à de beaux trails et bien sur l’accomplissement d’un de mes rêves sportifs à savoir parcourir le Danemark en vélo. J’y reviendrai très prochainement dans un article qui fera le bilan de cette très satisfaisante saison sportive 2012.

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