Praia da Marinha est régulièrement classée parmi les plus belles plages d’Europe (@courir-lemonde)
Nous poursuivons notre voyage à vélo en direction du Sud de la péninsule ibérique. Désormais, nous roulons sur les routes de l’Algarve, région qui occupe la partie la plus méridionale du Portugal. Du 28 novembre au 1er décembre, nous avons parcouru environ 280 kilomètres sur les routes de cette contrée réputée pour ses plages et sa côte échancrée de spectaculaires falaises.
Nos coups de cœur en Algarve 🙂
- les somptueuses plages de l’Algarve et notamment celle de praia da Marinha
- les jolies villes de Olhao, de Tavira et de Faro. Mention particulière à Tavira
- la Serra de Monchique, ses forêts d’eucalyptus, son cadre montagneux et ses routes sinueuses
- la douceur du climat de l’Algarve
L’itinéraire de notre voyage à vélo en Algarve (@courir-lemonde)
Étape 14 : Sao Martinho das Amoreiras – Portimao / Praia da Rocha (76 kilomètres)
La carte du Portugal étalée dans l’herbe fraîche au milieu des citronniers, nous étudions le parcours du jour. Ce moment durant lequel on scrute la carte et on dessine l’étape pour la journée à venir est un régal pour le géographe que je suis. L’un de mes préférés en voyage à vélo. En effet, j’aime lire sur le papier les localités que je vais traverser, les cols que je vais gravir ou encore la rivière que je vais longer. C’est pourquoi à mes yeux, rien ne peut remplacer la carte pour le baroudeur à vélo.
Ce soir, si tout se déroule comme nous le souhaitons durant la journée, nous planterons le bivouac sur le littoral de l’Algarve. Néanmoins, pour des questions de timing, nous hésitons entre deux options en ce qui concerne l’itinéraire à emprunter :
1) rallier la côte Ouest de l’Algarve du côté de Aljezur, puis le cap Saint Vincent et enfin la jolie ville de Lagos.
2) rejoindre directement Portimao en passant par la station thermale de Monchique.
Finalement, nous optons pour le second choix, c’est à dire rejoindre la ville de Portimao. Plus court en kilométrage, c’est clairement le choix de la raison plus que du cœur car du coup, nous n’allons pas découvrir la partie Ouest de l’Algarve entre Aljezur et Lagos qui est somptueuse et nettement plus sauvage que le secteur entre Portimao et Faro. Une petite déception pour moi même si j’avais déjà eu l’occasion de découvrir cette région en 2015 lors d’un road trip au Portugal avec Elisa.
Au départ de Sao Martinho das Amoreiras, les premiers kilomètres sont idylliques. A l’exception d’une brève côte à la sortie du village, le début d’étape est plutôt descendant. Sous le soleil, nous serpentons, de bonne humeur, au milieu de haies d’eucalyptus qui bordent la chaussée. Les odeurs de la végétation sont enivrantes. Nous les respirons à pleins poumons !
Grâce au profil descendant, les kilomètres s’enchainent rapidement et nous atteignons rapidement les contreforts de la Serra de Monchique, le massif montagneux que nous avons à traverser aujourd’hui.
Avant d’attaquer l’ascension, nous observons une pause dans le hameau de Nave Redonda. Dans un café, nous prenons une boisson chacun : chaude pour Aurélien et fraîche pour moi. Puis, nous glanons aussi quelques sucreries dans une échoppe. Avec ça, nous sommes parés pour l’escalade de la Serra de Monchique que nous redoutons un peu. Cependant, nous sommes rapidement rassurés. Hormis les quatre premiers kilomètres qui sont un peu pentus, la suite se relève être largement à notre portée avec même plusieurs portions en descente.
Début de journée plaisant sur une petite route bordée d’eucalyptus.
Ce soir, objectif le littoral de l’Algarve (@courir-lemonde)
Longue ascension pour rejoindre la station thermale de Monchique.
Heureusement, les pourcentages ne sont pas trop sévères (@courir-lemonde)
Panorama sur la Serra de Monchique (@courir-lemonde)
Nous atteignons Monchique avec 53 kilomètres dans les gambettes. Dans le bourg de cette station réputée pour ses cures thermales, nous nous restaurons dans un fast food. Après l’effort, place au réconfort !
En début d’après-midi, nous reprenons la route afin d’atteindre Portimao d’ici la fin de journée. A la suite d’une longue et plaisante descente depuis Monchique, nous nous rapprochons de Portimao. Aux abords de la ville, la circulation s’intensifie et l’urbanisation se densifie. Même si ce n’est pas le moment la plus agréable de la journée, nous parvenons à tracer notre chemin au milieu du trafic automobile.
Après la bruyante traversée du centre-ville de Portimao, nous atteignons, avec 76 kilomètres au compteur, le littoral et la jolie plage de praia da Rocha. C’est fait, nous avons bel et bien atteint les côtes de l’Algarve ! Sous le doux soleil de novembre et face à l’océan, la fin de journée est paisible et reposante.
Pour le lieu de bivouac, nous nous rabattons sur une zone en friche à deux pas de la marina de Portimao. Comme nous sommes en ville, nous attendons le coucher du soleil pour planter clandestinement nos tentes dans l’obscurité.
A la suite d’une longue descente, nous avons atteint le littoral de l’Algarve et la plage de praia Da Rocha (@courir-lemonde)
Somptueux coucher de soleil sur praia da Rocha (@courir-lemonde)
Quelques surfeurs se testent à la tombée du jour (@courir-lemonde)
Étape 15 : Portimao / Praia da Rocha – Lagoa / Praia da Marinha (28 kilomètres)
Le lendemain, l’étape est courte. Comme notre bivouac est un peu camouflé derrière un épaulement de terrain, nous prenons notre temps pour lever le camp. Puis, une fois le campement démonté, nous prenons notre petit-déjeuner, au calme, sur un banc au sein de la marina de Portimao. A cette époque, la plupart des restaurants et des bars sont fermés mais on imagine que l’ambiance des lieux en saison estivale doit être bien plus survoltée et festive.
En fin de matinée, à la suite d’une halte pour faire quelques provisions alimentaires, nous prenons la route de Lagoa, où se trouve la sublime praia da Marinha, régulièrement classée dans le top 100 des plus belles plages du monde.
Sans GPS et sans carte précise, la sortie de Portimao est un peu délicate ce qui nous oblige à faire quelques détours dans des quartiers périphériques sans intérêt. Heureusement, à partir du village de Ferragudo, le parcours nous offre le plus souvent une vue sur l’océan. C’est déjà plus agréable.
Sans trop forcer, en dépit de quelques bons raidillons, nous atteignons la fameuse plage de praia da Marinha. Nous déjeunons face aux falaises de couleur ocre qui ornent la fabuleuse plage puis nous piquons dans une tête dans ce cadre enchanteur malgré la fraicheur de l’océan. A mon avis, la température de l’eau ne devait pas être supérieure à 13 ou 14°C.
Dans le courant de la soirée, après une nouvelle partie de scrabble, nous plantons le bivouac sur les hauteurs de la plage, juste à côté du parking réservé aux voitures.
La localité de Ferragudo, située toute proche de Portimão (@courir-lemonde)
Devant les somptueuses falaises de couleur ocre de praia da Marinha (@courir-lemonde)
Coucher de soleil sur les falaises à praia da Marinha (@courir-lemonde)
Cette mouette semble profiter du spectacle depuis les falaises (@courir-lemonde)
Étape 16 : Lagoa / Praia da Marinha – Tavira (100 kilomètres)
Entre Lagoa et Tavira, nous parcourons 100 kilomètres ce samedi 30 novembre. C’est de loin la plus longue étape de notre voyage à vélo en Espagne et au Portugal. En revanche, ce n’est certainement pas la plus agréable tant la zone est urbanisée et bétonnée à l’image de la hideuse station balnéaire de Albufeira que nous découvrons au tiers du parcours.
De plus, comme nous avons la volonté de traverser rapidement ce secteur, nous empruntons la route nationale 125 qui est assez fréquentée. De fait, cette étape entre Lagoa et Tavira s’apparente plus à une cyclosportive qu’à du voyage à vélo.
C’est le genre de journée dénuée de sens lorsqu’on aime l’itinérance à vélo. En effet, dans ce cas, les rencontres sont inexistantes et le voyageur n’a pas le temps de s’imprégner et d’apprécier les paysages traversés.
Notez que d’une manière générale, je ne recommande pas tellement l’Algarve pour un voyage à vélo. Pourquoi ?
– la région est très urbanisée et bétonnée
– la circulation peut y être très dense, et bien plus en période estivale
– les aménagements dédiés aux cyclistes sont peu nombreux.
Néanmoins, la fin d’étape est un peu plus agréable. Nous apprécions les traversées des villes de Faro, de Olhao et surtout de Tavira où nous passons la nuit en auberge de jeunesse.
Une nuit au chaud dans cette auberge de jeunesse flambant neuve et bon marché (28 euros la nuit avec le petit-déjeuner en chambre double) devrait nous faire le plus grand bien avant d’attaquer la dernière étape du périple.
Comme nous avons campé sur les hauteurs de la plage, nous profitons du lever du soleil depuis les falaises de praia da Marinha (@courir-lemonde)
Avant de prendre la route, nous nous délectons une dernière fois de ce site naturel majestueux (@courir-lemonde)
La jolie ville de Tavira, où nous dormons en auberge de jeunesse (@courir-lemonde)
Étape 17 :Tavira – Huelva (82 kilomètres)
Aurélien accuse un peu le coup en cette fin d’aventure. De fait, ce n’est que vers 11h00 que nous quittons l’auberge de jeunesse de Tavira. Dès la sortie de la ville, nous nous faisons rincer par de violentes trombes d’eau. En l’espace de quelques minutes nous sommes complètement trempés. La journée commence bien.
Nous ne devons pas trainer car ce soir, au départ de Huelva, nous prenons le train pour rallier Séville. Or, depuis Tavira, nous avons un peu plus de 80 kilomètres à parcourir pour atteindre Huelva, ville andalouse peuplée par 140 000 habitants.
A Vila Real de San Antonio, la dernière ville avant la frontière, nous déjeunons dans la cafeteria d’un magasin Pingo Doce.
Néanmoins, après la pause déjeuner, coup de tonnerre ! Nous apprenons que nous devons prendre un bateau pour traverser le fleuve Guadiana qui sert de frontière naturelle entre le Portugal (Vila Real de Santo Antonio) et l’Espagne (Ayamonte). Cet élément n’était pas véritablement visible sur ma carte et en conséquence nous ne l’avons pas anticipé. En plus, nous venons tout juste de louper le bateau de 13h30. Le prochain n’est qu’à 14h30, ce qui signifie 15h30 heure espagnole … Nous allons devoir galoper pour couvrir en moins de trois heures les 60 kilomètres qui séparent Ayamonte et la gare ferroviaire de Huelva.
Avec un bac, nous enjambons le fleuve Guadiana qui fait office de frontière naturelle entre le Portugal et l’Espagne. La traversée relie les localités de Vila Real de Santo Antonio (Portugal) et de Ayamonte (Espagne) (@courir-lemonde)
A la descente du bateau côté espagnol, le temps nous est compté. A peine sur la terre ferme, nous démarrons tambour battant pour donner le ton à cet après-midi particulièrement sportif !
Au terme d’un véritable contre la montre en duo, nous atteignons la gare de Huelva à 18h40, parfaitement dans les temps. C’est un ouf de soulagement. Quelle étape !
C’est fatigués mais heureux que nous grimpons dans le train en direction de Séville, la belle andalouse, dont on m’a tant vanté la beauté avant le départ.
Notre découverte de ce joyau de l’Andalousie est à découvrir au prochain épisode.
Pour retrouver l’article bilan de notre voyage à vélo en Espagne et au Portugal, c’est ici : voyage à vélo en Espagne et au Portugal : le bilan du périple
Pour retrouver le film de notre voyage à vélo en Espagne et au Portugal, c’est ici : voyage à vélo en Espagne et au Portugal : le film du périple
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